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Mondovino (film de Jonathan Nossiter)

Mondovino (film de Jonathan Nossiter) : film culte, sélection officielle du Festival de Cannes et plus de 500 000 spectateurs à sa sortie en France en 2004. Un film véritable coup de poing, remettant en cause bien des idées reçues sur les pratiques viti-vinicoles dans le monde!

Après trois ans d’enquête sur trois continents, Jonathan Nossiter présente ici un documentaire jubilatoire sur la mondialisation du marché vinicole. On y croise des milliardaires de Napa en Californie ; des dynasties aristocratiques florentines. Une famille bourguignonne qui se bat à la tête de 8 ha de vigne à Volnay et à Pommard ; un importateur américain de Manhattan qui fait de la résistance en vendant des vins de vignerons artisans de France et d’Italie. On tombe sous le charme de ce vieil aristocrate anglais, Michael Broadbent, directeur alors des vins chez Christie’s à Londres, considéré comme le dégustateur le plus expérimenté au monde. Et que dire de cette femme qui à la mort de son mari, a transféré son amour sur ses 6 ha de vigne dans le Jurançon : Je parle avec elle, j’ai un échange… dit-elle.

Portraits au vitriol

A l’opposé, le film n’épargne ni Robert Parker, considéré comme le plus grand critique du monde et dont les seules notes  guident le marché du vin de Tokyo à Paris, ni Michel Rolland  brillant œnologue et consultant planétaire, apôtre de la micro-oxygénation dont Jonathan Nossiter dresse un portrait au vitriol .

Autre portrait mais celui-la en famille : Les Mondavi. Ils ont fondé l’une des plus prospères wineries de Napa, avec un chiffre d’affaire à l’époque d’un demi-milliard de dollars par an, produisant 100 millions de bouteilles dans le monde (Chili, Australie, Toscane). Ils ont un rêve, celui de fonder une dynastie et voir un futur héritier planter une vigne sur une autre planète.

Napa, ton univers impitoyable !

Pour eux, la roue a tourné. Après l’échec de leur installation à Aniane, dans le Languedoc*, compensé il est vrai par l’achat de quelque joyaux toscans, le père (un pionnier légendaire mort en 2008) et les deux frères ennemis Tim et Michael, démissionnaient en 2004 de leurs postes de gestionnaires de l’entreprise qui porte leur nom. La Robert Mondavi Corp était rachetée par le groupe américain Constellation Brands, leader mondial du vin, pour 1,3 milliard de dollars dont 300 millions pour reprise de la dette. Dure loi du marché. Napa, ton univers impitoyable !

A titre d’épilogue, écoutons encore Battista Columba. Elle cultive son hectare et demi de vigne en appellation Malvasia di Bosca, en Sardaigne : nous ne devons pas nous laisser distraire par les chemins d’un progrès qui n’apporte que ruines à lui-même et à la nature et souffrances aux autres. Ici en Sardaigne, on a une culture millénaire. Nous devrions vivre en paix sur cette terre. Et il y a de la place pour les autres.

* voir Daumas Gassac et son proprétaire  Aimé Guibert le vigneron, symbole de la lutte anti-globalisation.

Conclusion, un verdict en forme de dégustation

 Il fallait s’y attendre. Pourquoi ne pas faire passer au crible d’une dégustation les vins de Mondovino, ceux qui furent étrillés autant que ceux qui furent encensés ?

Cette manifestation eut bel et bien lieu un an après au cœur de la cité médiévale de Saint-Emilion dans l’arrière-boutique de Vignobles&Châteaux. Elle réunit une vingtaine d’amateurs et de professionnels indépendants (presque tous français). Conclusion en forme d’arroseur arrosé. Le verdict à de quoi surprendre. Rappelez-vous, Hubert de Montille, ce producteur à Volnay. Son Pommard a été laminé dans la catégorie pinot noir, devancé il est vrai par le Clos de Tart (Morey-Saint-Denis), vainqueur toute catégories, suivi par un vin de l’Oregon et un autre de Sonoma (Californie). Dans la série très disputée de la syrah, un vin californien exceptionnel surpasse tous les autres : le Sine qua none, que le critique américain Robert Parker a encensé.

Enfin dans la catégorie assemblage bordelais, portant sur le millésime 2001, quel camouflet ! La famille Staglin, vilipendée dans le film, décroche la meilleure note, suivie d’un vin chilien : Casa Lapostelle Clos Apalta . Château Valandraud (Saint-Emilion) arrive ensuite ex aequo avec Stag’s Leap Wine Cellar Cask (Napa Valley, Ridge Montebello, Sonoma).

Pinot noir super star

Peu de temps après Mondovino, sortait sur les écrans, Sideways d’Alexandre Payne. Ce film événement, nominé aux Oscars, fit un tabac aux Etats-Unis (plus de 40 millions de dollars de recette). C’est une fiction qui part à la découverte des vins de la vallée de Santa Ynez, en Californie, avec un cépage vedette : le pinot noir. L’impact du film fut sans précédent : les ventes de pinot noir bondirent de 22 %. Et en Bourgogne ! Qui donc associerait pinot noir et Bourgogne si ce n’est les connaisseurs ?

François

  • 1990 – Les grands vins du monde, préfacé par Gérard Depardieu. 
  • 1992 – Grands et petits vins de France, préfacé par Jean Carmet.
  • 1996 – Le guide des grands et petits vins de France, préfacé par Alain Favereau.
  • 2000 – The Flammarion Guide to World Wines
  • 2013 – Les vignobles mythiques, aux éditions Belin préfacé par Pierre Lurton (Cheval Blanc et Yquem).
  • 2014 – Prix Amunategui-Curnonsky décerné par l’APCIG (association professionnelle des chroniqueurs de la gastronomie et du vin).
  • 2016 – Cépages & Vins aux éditions Dunod.
  • 2020 – Cépages & Vins, nouvelle édition, éditions Dunod.

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