Les Coteaux-du-Layon (Loire), appellations d’Anjou ne couvrent que les vins blancs moelleux ou liquoreux. L’aire d’appellation se calque sur la vallée du Layon, petit affluent de la Loire, de sa source à son embouchure. Les Coteaux-du-Layon ont l’honneur de posséder 4 prestigieuses appellations comprenant quatre niveaux hiérarchiques :
- Coteaux-du-Layon
- Coteaux-du-Layon Villages (ou communaux)
- Coteaux-du-Layon Premier Cru Chaume*
- Quarts-de-Chaume Grand Cru*
*voir à Chaume et à Quart-de-Chaume.
Ce vignoble est très éparpillé. Il est situé dans le département du Maine-et-Loire, à 20 km au sud d’Angers et à l’ouest de Saumur et s’étend sur 1 350 ha dont 350 ha pour les Coteaux-du-Layon Villages. C’est d’ailleurs l’appellation la plus vaste d’Anjou. On doit aux Hollandais le développement du vignoble à partir de 1579. Le haut degré alcoolique des vins permettait leur bonne conservation lors du transport.
Les 27 communes de l’appellation Coteaux-du-Layon
- Aubigné-sur-Layon,
- Beaulieu-sur-Layon,
- Brigné,
- Chalonnes-sur-Loire,
- Champ-sur-Layon,
- Chanzeaux,
- Chaudefonds-sur-Layon,
- Chavagnes,
- Cléré-sur-Layon,
- Concourson-sur-Layon,
- Faveraye-Mâchelles,
- Faye-d’Anjou,
- La Fosse-de-Tigné,
- La Jumellière,
- Martigné-Briand,
- Nueil-sur-Layon,
- Passavant-sur-Layon,
- Rablay-sur-Layon,
- Rochefort-sur-Loire,
- Saint-Aubin-de-Luigné,
- Saint-Georges-sur-Layon,
- Saint-Lambert-du-Lattay,
- Tancoigné,
- Thouarcé,
- Tigné,
- Trémont,
- Les Verchers-sur-Layon.
A chaque méandre, un terroir différent
Le Layon est une rivière tout en méandres. Elle est constituée d’un front de coteaux coupé de vallons où la vigne trouve ses meilleurs emplacements sur les pentes les mieux exposées occupant des terrasses de schiste et de grès du socle armoricain. À chaque méandre correspond un terroir différent. Les meilleurs sont sur la rive droite, de Concourson-sur-Layon à Rochefort sur Loire (voir Quarts-de-chaume et Chaume).
Une surprenante vallée avec de véritables microclimats méditerranéens qui semble taillée sur mesure pour un seul et unique cépage, le chenin ! Tout ici est fait pour satisfaire ses moindres caprices, jusqu’à offrir des automnes chauds et ensoleillés nappant les coteaux de brouillards matinaux. Humidité et chaleur, voici donc les deux ingrédients favorables au développement de la pourriture noble. Il ne reste plus aux vendangeurs qu’à cueillir rang par rang et par tries successives le raisin surmûri. Les vendanges sont manuelles avec tries successives de raisins arrivés à surmaturité et présentant une concentration par l’action ou non de la pourriture noble avec contrôle « à la parcelle » des conditions de production. Pour Coteaux-du-Layon Premier Cru Chaume, obligation est faite d’un suivi de la récolte jusqu’à la mise en bouteille obligatoire qui a lieu dans l’aire géographique de production.
Un trésor olfactif
Le Layon est d’une robe vert pâle dans sa jeunesse. Les années le parent de nuances vieil or aux reflets ambrés. La première merveille au cœur de ce trésor olfactif est d’y découvrir la clef de voûte qui soutient tous les grands Layon : l’acidité naturelle que lui procure son cépage, le chenin. A travers les ans, elle seule préserve sa nervosité en rafraîchissant son côté trop onctueux. Le voyage peut enfin commencer dans un des plus extraordinaires jardins que l’on connaisse. Jeune, le Layon a son odeur de raisin frais qu’accompagne celle de l’abricot. Avec l’âge, il acquiert un bouquet où se mêlent le tilleul, la fleur d’acacia et où prédomine déjà le miel. Puis on passe aux fruits des contrées exotiques : mangue, ananas, litchi. Et c’est seulement beaucoup plus tard, disons une génération d’homme, que naissent les senteurs de fruits confits, abricot, pêche, orange, et fruits secs. Et si le tilleul réapparaît, c’est sous forme d’infusion qu’il est alors perçu. Enfin (mais y a-t-il une fin ?), le voyage se termine dans une floraison d’essences les plus rares, des essences teintées d’un peu d’amertume, celle de la gentiane et du quinquina. La production de ces véritables nectars est de 40 000 hl pour les Coteaux du Layon et 6500 hl pour les Coteaux du Layon communaux dont le rendement ne peut dépasser les 30 hl/ha.
Un Layon est à carafer et à servir très frais à 8°C. Il se garde de 5 ans à plusieurs décennies, voire un siècle lors des grands millésimes.
La mention sélection de grains nobles est réservée aux vendanges avec une richesse naturelle de 294 g de sucre par litre de moût.
Coteaux-du-Layon Villages (ou communaux)
Six communes ont le droit d’ajouter leur nom à l’appellation Coteaux-du-Layon. Ces Coteaux du Layon Villages sont d’une qualité supérieure (plus titrés en sucre):
- Coteaux-du-Layon Beaulieu,
- Coteaux-du-Layon Rochefort (certaines parcelles de cette commune appartiennent à l’appellation Quarts-de-Chaume),
- Coteaux-du-Layon Faye d’Anjou,
- Coteaux-du-Layon Rablay,
- Coteaux-du-Layon Saint-Aubin,
- Coteaux-du-Layon Saint-Lambert.
La toute première hiérarchisation des vins de Loire
Dans un arrêt du 26 février 2014, le Conseil d’État validait les cahiers des charges des AOC Quarts-de-Chaume Grand Cru et Coteaux-du-Layon Premier Cru Chaume, établissant une nouvelle hiérarchie de type bourguignon. Ces 2 AOC avaient entrepris une démarche collective commencée il y a plus de 20 ans pour valoriser leurs appellations. La hiérarchisation des liquoreux angevins est aujourd’hui enfin clairement établie.
Quarts-de-Chaume, Premier Grand Cru de la Loire
L’AOC Quarts-de-Chaume* devient donc le premier grand cru de la Loire consacrant un terroir d’exception situé sur la rive droite du Layon, à Rochefort-sur-Loire. L’appellation offre une superficie de 40 ha pour une production annuelle moyenne de 425 hl travaillée par 21 producteurs. Pour Claude Papin, président du syndicat de l’appellation, Quarts-de-Chaume devient ainsi le porte drapeau de la viticulture ligérienne : nous espérons que cette reconnaissance encouragera à terme une réflexion sur de nouvelles délimitations des autres appellations pour la création d’autres crus dans la Loire.
Coteaux-du-layon Premier Cru Chaume, le premier cru de la Loire
Ce Coteaux du Layon Chaume* est aujourd’hui le seul premier cru de la Loire. Rappelons pourtant que par deux fois, en 2005 et 2009, le Conseil d’État avait annulé les décrets respectifs de Chaume Premier Cru des Coteaux-du-Layon puis Chaume, jugeant qu’ils faisaient ombrage à l’appellation Quarts-de-chaume. Les vins des millésimes 2002, 2003 et 2004 avaient même été commercialisés sous l’appellation Chaume Premier Cru des Coteaux-du-Layon. Pour Patrice Achard, président de l’appellation, c’est un soulagement : nous avons fait évoluer notre cahier des charges en vue de mettre en lumière l’authenticité de ce grand terroir. Cette reconnaissance souligne le travail mené par les vignerons de l’appellation depuis plusieurs décennies.
* Ces 2 appellations Quarts-de-Chaume Grand Cru et Coteaux-du-Layon Premier Cru Chaume sont situées sur la commune de Rochefort-sur-Loire dans le Maine-et-Loire. Elles produisent des vins liquoreux élaborés à base de chenin, avec des raisins botrytisés et récoltés en surmaturité.