Ugni blanc (cépage blanc) : on le connaît car, à lui seul, il couvre 98 % du vignoble du Cognaçais et en Armagnac. Il a supplanté la folle-blanche (alors qu’il lui servait de cépage d’appoint) mal adaptée au greffage, notamment après la crise du phylloxera ; grâce aussi à sa productivité (120/130 hl/ha), sa maturité tardive, sa résistance à la pourriture grise (il est pourtant sensible à l’oïdium, au mildiou et au vent) et à sa faible teneur en sucre. Celle-ci permet une meilleure concentration des arômes tout en offrant au vin suffisamment d’acidité pour se conserver pendant l’hiver avant distillation, deux conditions nécessaires pour la production d’eau-de-vie de qualité.

De la Toscane à l’Atlantique
Avant de gagner les Charentes et le Gers (sous le nom de Saint-Emilion des Charentes) principalement après la Première Guerre mondiale, ce cépage originaire de Toscane en Italie (trebbiano) se plante depuis le Moyen Âge dans le sud de la France, en Provence (Cassis et Bandol), dans le Comtat Venaissin et dans la région de Carpentras où sur ces terres méditerranéennes, il est associé à la clairette. Là, il donne des vins jaune pâle et sec apportant lors des assemblages, cette fameuse acidité seule capable de relever certains cépages trop mous, garantissant finesse, fraîcheur et apport d’arômes (de violette notamment).

Ce cépage à très grosses grappes, à grains plutôt moyens et dont la couleur jaune doré peut prendre une teinte légèrement rosée en surmaturité, couvre aujourd’hui plus de 80 000 ha en France, 50 000 ha en Italie et des implantations en Californie, en Australie et en Afrique du Sud.