Insecte : dans le règne animal, les insectes forment une classe d’invertébrés qui représentent 80 % des espèces. Le plus connu et le plus ravageur pour la vigne est le phylloxéra, insecte qui par le biais de boutures infectées importées des État-Unis est arrivé en Europe à partir des années 1860. Il a ravagé l’ensemble du vignoble européen. Ce puceron jaune se développe surtout sous l’influence de la chaleur et de la sécheresse. Il s’attaque aux racines et au bout de 4 à 5 ans, la vigne épuisée meurt systématiquement. Les vignes phylloxérées furent partout remplacées par des plants américains immunisés contre le phylloxéra sur lesquels ont été greffés les cépages européens. Mais il existe bien d’autres insectes ennemis de la vigne. Ils se classent en cinq grandes catégories :
1/Les hémiptères se caractérisent par des antennes longues ; des pièces buccales piqueuses avec un long rostre ; deux paires d’ailes dont l’une est en partie cornée. Cette catégorie comprend outre le phylloxéra, le plus célèbre puceron de couleur jaunâtre :
- la cicadelle verte de la vigne (cicadelle des grillures) responsable de la grillure marginale des feuilles,
- la cicadelle contre laquelle la lutte est obligatoire car vectrice d’une grave maladie de dégénérescence appelée « flavescence dorée »,
- le lecanium du cornouille,
- le lecanium du pêcher,
- la cochenille rouge ou cochenille floconneuse.
2/Les lépidoptères (ou papillons) peuvent s’observer sur les feuilles, les grappes ou les baies (chenilles).
- le grand et petit sphinx de la vigne,
- le sphinx ligné,
- l’écaille martre,
- la noctuelle des moissons,
- la tordeuse des feuilles de vigne (baptisée à tort « Pyrale »).
Parmi ces chenilles les plus nuisibles sont deux tordeusesl’eudémis et le cochylis communément appelées vers de la grappe. Elles font l’objet de piégage à l’aide de phéromones sexuelles. Le principe de la confusion sexuelle (avant l’accouplement) est d’empêcher la reproduction en brouillant la communication olfactive entre la femelle émettrice de phéromones et le mâle qui ne peut la localiser.
3/Les coléoptères se caractérisent par deux élytres cornés qui se juxtaposant au repos et par des pièces buccales broyeuses et par leur métamorphose complète. On en a répertorié plus de 300 000. Leurs larves en général se nourrissent de racines.
- l’anomala de la vigne (sorte de hanneton),
- l’écrivain, un chrysomélidé qui broute les feuilles laissant des formes incurvées d’où son nom,
- l’altise de la vigne,
- l’apate. Ses larves forent les sarments provoquant leur dépérissement,
- le vespère des vignes.
4/Les diptères (mouches, moustiques, etc.) sont des insectes qui ne possèdent qu’une seule paire d’ailes fonctionnelle d’où leur nom.
- la mouche du vinaigre, drosophile attirée par les jus sucrés en phase de fermentation. Elle joue un grand rôle dans le transport et la dissémination des levures de la vinification,
- la cécidomyie des feuilles de vigne forme sur les feuilles des curieuses galles en saillie avec une petite fente d’où s’échappent les imagos (stade final du développement d’un insecte ayant effectué sa métamorphose).
5/les acariens sont de taille minuscule, certains sont microscopiques. Il en existe près de 50 000 espèces. Parmi ceux qui affectent le plus la vigne, se trouve :
- l’acarien de l’érinose de la vigne qui provoque des boursouflures sur la face supérieure de la feuille et du feutrage blanc sur la face inférieure,
- l’acarien rouge des pomacées,
- petit acarien jaune de la vigne,
- le phytopte de l’acariose de la vigne.
Ces trois derniers acariens provoquent l’acariose des pousses et des feuilles par leurs piqûres. Cette affection grave se reconnaît à la présence d’entre-nœuds courts, à l’aspect buissonnant des pousses, à la crispation des feuilles et à des modifications de leur coloration.
Pour mieux se protéger
Pour mieux se protéger, le vigneron doit connaître ces différents insectes et les dégâts qu’ils causent. Il lui est indispensable de contrôler leurs populations et de prévenir les erreurs dans les stratégies de lutte phytosanitaire pour aller progressivement vers une lutte raisonnée. Pour cela, il doit utiliser des produits de plus en plus respectueux de l’homme, de l’environnement et de la faune auxiliaire ; limiter par exemple le développement des acariens avec le maintien d’une population de typhlodromes suffisante (prédateurs des acariens).
Des porte-greffes résistants
Des travaux de recherche menés depuis plus de 15 ans par le généticien Andrew Walker de l’université de Davis (Californie) ont permis de sélectionner cinq nouveaux porte-greffes résistants aux nématodes (le ver rond), aux pucerons et autres insectes. Il s’agit de croisements entre différentes variétés résistantes, riparia, vitis rufomentosa, et une souche peu connue de vitis champinii trouvée au Texas. Les licences d’exploitation sont maintenant disponibles.