Tous les chiffres clés du vin de l’année 2018 au niveau mondial : les surfaces, la production, la consommation, les échanges mondiaux. En annexe, 3 tableaux indispensables : 1/ La superficies des 26 principaux pays viticoles ; 2/ La liste des plus importants pays producteurs de vins ; 3/ La consommation de vin dans le monde en 2018.
Sources OIV (Organisation Internationale de la Vigne et du Vin) : tous les chiffres qui suivent ont été rendus public lors de la conférence de presse donnée par l’OIV en avril 2019. Voir plus bas, le rôle de l’OIV et les portraits de Pau Roca, nouveau directeur général de l’OIV et de sa présidente, la brésilienne Regina Vanderlinde élue en juillet 2018.
Surfaces mondiales de la vigne dans le monde avec 7,4 millions d’ha : la stabilité
La vigne (pour toutes destinations : cuve, table, séchage) couvrait en 2018, 7,4 millions d’ha (stable par rapport à 2017) malgré la baisse des surfaces en Turquie, Iran, Etats-Unis et Portugal. Pour l’UE (Union Européenne) : stabilité du vignoble qui couvrait en 2018, 3,3 millions d’ha. A noter que depuis 2016, l’UE autorise ses membres à de nouvelles plantations (jusqu’à une croissance annuelle de 1 % du vignoble planté). En gros, si en Asie, on assistait depuis plus de 10 ans à une forte progression, elle a été ralentie par la Chine qui marque en 2018, une pause. Pour le continent américain, les surfaces sont à la baisse. Le seul pays dont le vignoble augmente est le Mexique (aujourd’hui, 34 000 ha). Enfin, on assiste en Afrique du Sud à une rétractation du vignoble ; même constat en Australie et stabilité en Nouvelle-Zélande.
La production, 2018 une année record
292,3 millions d’hectolitres de vin ont été produits en 2018 (soit 42,5 millions d’hl de plus qu’en 2017). Cette forte progression s’explique par les bonnes conditions climatiques qu’ont connues les 3 premiers producteurs de vin mondiaux : l’Italie (54,8 millions d’hl), la France (49,1 millions d’hl) et l’Espagne (44,4 millions d’hl).
La consommation mondiale du vin en 2018, stable
La consommation mondiale du vin s’est quasi stabilisée atteignant le chiffre de 246 millions d’hl marquée par la baisse de consommation notamment en Chine et au Royaume-Uni. A noter que les Etats-Unis sont toujours le premier consommateur mondial de vin et cela depuis 2011. Pour eux, l’année 2018 marque une légère progression (1,1 %) soit 33 millions d’hl.
« La moitié des bouteilles de vin produites dans le monde passent une frontière. Ce taux d’internationalisation a doublé en 20 ans »
Les échanges mondiaux progressent
Les échanges mondiaux du vin progressent avec 108 millions d’hl affichant une augmentation en valeur de 1,2 % pour atteindre les 31,3 milliards d’€. L’Espagne est encore le premier exportateur mondial en volume avec 20,9 milliards d’€ soit 19,4 % du marché mondial. Mais c’est la France qui est toujours le premier exportateur mondial en valeur avec 9,9 milliards d’€ réalisés en 2018. A eux trois, l’Espagne, l’Italie et la France représentent en 2018, plus de 50 % du volume du marché mondial, soit 54,8 millions d’hl.
Les 4 caractéristiques du marché
- 1/ Les vins en bouteilles représentent 70 % de la valeur totale des vins exportés en 2018.
- 2/ En termes de valeur, les vins effervescents atteignent 20 % du marché mondial bien que ne représentant que 9 % du volume total exporté.
- 3/ Les exportations en vrac (≥ 10 L) ont reculé en volume (- 5 %) mais augmenté en valeur (+ 3,8 %). Le bib (bag in box) de 2 à 10 litres représentait en 2018, 4 % des volumes et 2 % de la valeur.
- 4/ Les 5 premiers pays importateurs (Allemagne, Royaume-Uni, Etats-Unis, France, Chine) représentent plus de la moitié des importations totales.
Hémisphère Sud, point sur les premières estimations de récolte
Cette récolte 2019 montre une baisse dans la plupart des pays de l’Hémisphère Sud et notamment en Argentine, au Brésil et au Chili. En Australie, on a lieu de croire que les hautes températures ont impacté la récolte. Quant à l’Afrique du Sud, la sécheresse exceptionnelle qu’a connu le pays grève gravement les récoltes. Enfin, le seul pays qui s’en sort avec une hausse des récoltes par rapport à 2018 est la Nouvelle-Zélande.
Les 3 tableaux clés (les superficie, les principaux pays producteurs, la consommation par pays)
1/ Superficies des 26 principaux pays viticoles *en 2018
(Variation en % entre 2017 et 2018)
- Espagne : 969 000 ha (+0,1%)
- Chine : 865 000 ha (+1,2%)
- France : 788 000 ha (+0,2%)
- Italie : 696 000 ha (+0,8%)
- Turquie : 448 000 ha (=)
- USA : 435 000 ha (-1,2%)
- Argentine : 222 000 ha (-1,3%)
- Chili : 213 000 ha (-0,6%)
- Portugal : 194 000 ha (-0,7%)
- Roumanie : 191 000 ha (=)
- Iran* : 153153 ha (=)
- Moldavie : 151 147 ha (-2,8%)
- Inde* : 1471470 ha (=)
- Australie : 1451450 ha (=)
- Afrique du Sud : 128 125 ha (-2,0%)
- Ouzbékistan* : 111 111 ha (=)
- Grèce : 106 1060 ha (=)
- Allemagne : 103103 ha (0,3%)
- Russie* : 88 880 ha (=)
- Brésil : 84 820 ha (-2,7%)
- Hongrie : 68 690 (5%)
- Bulgarie : 64 640 ha (7%)
- Autriche : 48 480 ha (-0,3%)
- Nouvelle-Zélande : 39 390 ha (6%)
- Mexique : 34 341 ha (7%)
- Suisse : 15150 ha (-0,3)
Monde : 7 428 000 ha (=)
*Vignoble de raisins de cuve, de table, secs, en production ou non encore en production (2018 : données prévisionnelles, 2017 : données provisoires)
2/ Les plus importants pays producteurs de vins* (hors jus et moûts) en 2018
(Pourcentage entre 2017 et 2018)
- Italie : 54,8 millions d’hl (28,9%)
- France : 49,1 millions d’hl (34,8%)
- Espagne : 44,4 millions d’hl (36,7%)
- Etats-Unis : 23,9 millions d’hl (2,3%)
- Argentine : 14,5 millions d’hl (22,8%)
- Chili :12,9 millions d’hl (35,9%)
- Australie : 12,9 millions d’hl (-6,1%)
- Allemagne : 9,8 millions d’hl (30,7%)
- Afrique du Sud : 9,5 millions d’hl (-12,5%)
- Chine principale : 9,3 millions d’hl (-20%)
- Russie: 6,53 millions d’hl (3%)
- Portugal : 6,1 millions d’hl (-10%)
- Roumanie : 5,1 millions d’hl (17,9%)
- Hongrie : 3,6 millions d’hl (14,6%)
- Brésil : 3,1 millions d’hl (-13,2%)
- Nouvelle-Zélande : 3 millions d’hl (5,8%)
- Autriche : 2,8 millions d’hl (10,8%)
- Grèce : 2,2 millions d’hl (-15,4%)
- Moldavie : 1,9 million d’hl (5,5%)
- Suisse : 1,1 million d’hl (40,4%)
- Bulgarie : 1 million (-3,6%)
Total mondial : 292,3 millions d’hl (17%)
*Pays renseignés avec une consommation de vins en 2018 supérieure à 1 millions d’hl (2017 : données provisoires 2018 : données prévisionnelles)
3/ Consommation de vin dans le monde* en 2018
- Etats-Unis : 33 millions d’hl (1,1%)
- France : 26,8 millions d’hl (-0,7%)
- Italie : 22,4 millions d’hl (0,9%)
- Allemagne : 20 millions d’hl (1,3%)
- Chine principale : 18 millions d’hl (-6,6%)
- Royaume-Uni : 12,4 millions d’hl (2,6%)
- Russie : 11,9 millions d’hl (6,9%)
- Espagne : 10,7millions d’hl (1,8%)
- Argentine : 8,4 millions d’hl (-6,3%)
- Australie : 6,3 millions d’hl (6,1%)
- Portugal : 5,5 millions (5,4%)
- Roumanie : 4,5 millions d’hl (8,7%)
- Canada : 4,9 millions d’hl (-2,0%)
- Afrique du Sud : 4,3 millions d’hl (-4,1%)
- Brésil : 3,6 millions d’hl (0,7%)
- Pays-Bas : 3,5 millions d’hl (0,7%)
- Japon : 3,5 millions d’hl (1,4%)
- Belgique : 3 millions d’hl (=)
- Suisse : 2,8 millions d’hl (2,9%)
- Hongrie : 2,4 millions d’hl (3,9)
- Autriche : 2,4 millions d’hl (-2,6%)
- Suède : 2,3 millions d’hl (=)
- Chili : 2,3 millions d’hl (-1,5%)
- Grèce : 2,1 millions d’hl (-8,7%)
- Autres pays : 29 millions d’hl (-1,7%)
- Total Mondial : 246 millions d’hl (-0,3%)
*Pays renseignés avec une consommation de vins en 2018 supérieure à 1 millions d’hl (2017 : données provisoires, 2018 : données prévisionnelles)
Qu’est-ce que l’OIV (Organisation Internationale de la Vigne et du Vin) ?
L’OIV est l’organisme intergouvernemental à caractère scientifique et technique de compétence reconnue dans le domaine de la vigne, du vin, des boissons à base de vin, des raisins de table, des raisins secs et des autres produits issus de la vigne. Il est composé de 47 États Membres.
Domaine de compétences et objectifs de l’OIV
- Indiquer à ses membres les mesures permettant de tenir compte des préoccupations des producteurs, des consommateurs et des autres acteurs de la filière vitivinicole ;
- Assister les autres organisations internationales intergouvernementales et non-gouvernementales, notamment celles qui poursuivent des activités normatives ;
- Contribuer à l’harmonisation internationale des pratiques et normes existantes et, en tant que de besoin, à l’élaboration de normes internationales nouvelles, afin d’améliorer les conditions d’élaboration et de commercialisation des produits vitivinicoles et à la prise en compte des intérêts des consommateurs.
Adresse de l’OIV : 18, rue d’Aguesseau 75008 Paris
Pau Roca, portrait du nouveau directeur général de l’OIV
Depuis le 1er janvier 2019, Pau Roca Blasco est le 10ème directeur générale de l’Organisation ayant succédé au directeur général Jean-Marie Aurand parvenu au terme de son quinquennat. Pau Roca, né en 1958 a été élu à ce poste lors de la 16e Assemblée Générale de l’OIV qui s’est tenue à Punta del Este (Uruguay). Il avait été délégué de l’Espagne à l’OIV depuis 1992 et avait assumé la présidence du groupe d’experts “ Droit et information du Consommateur ” (DROCON) entre 2010 et 2016, ainsi que la vice-présidence du groupe d’experts « Développement durable et changement climatique » entre 2016 et 2018.
Polyglotte francophone et anglophone, Pau Roca possède une connaissance précise et approfondie du secteur vitivinicole mondial et une expertise acquise à la tête de la Fédération Espagnole du Vin (FEV) qu’il a dirigée pendant plus de 20 ans.
Regina Vanderlinde élue présidente de l’OIV, son portrait
C’est une brésilienne, Régina Vanderlinde qui, en juillet 2018 succédait pour 3 ans à l’allemande Monika Christmann à la Présidence de l’Organisation internationale de la vigne et du vin (OIV). Cette professeure de biotechnologie à l’Université de Caxias do Sul 2011 a été élue par les Etats membres de l’OIV pour un mandat de 3 ans afin de présider les différents organes de l’Organisation. Régina Vanderlinde est docteure en sciences biologiques – option oenologie-ampélologie de l’Université de Bordeaux. Depuis de nombreuses années, elle est membre de la délégation de son pays à l’OIV où elle était secrétaire scientifique de la sous-commission des méthodes d’analyses.