Jean Carmet né à Bourgueil en Touraine (Loire). Sa maison natale se dresse encore près de l’église, belle bâtisse de tuffeau du XVIe siècle, autrefois appelée la « Biquerie ». Il y vécut les quinze premières années de sa vie. Non loin de là, une autre maison appartenait au père de Rabelais, dont le fils sut si bien enflammer l’imagination du jeune Jean quand, texte en main, il s’amusait à reconstituer la guerre picrocholine. Le Syndicat des vins de Bourgueil l’a acquise en 1997. Elle fut transformée en un centre d’initiation à la dégustation. Une simple plaque rappelle le comédien : « Maison d’enfance de Jean Carmet, 1920-1994 ».
Cette soif du berton
Pour sûr qu’il n’aurait pas désavoué cette destination, le gars Jean, lui qui aimait tant la gaudriole et les franches lippées qu’il partageait avec son ami Gérard Depardieu ; lui qui resta toute sa vie le meilleur ambassadeur du bourgueil et de chinon. Des noms qui fleurent bon la soif. Cette soif de berton (cabernet franc) qu’il sut si bien évoquer en offrant la préface de la première édition en 1992 du livre Grands et petits vins de France (Editions Hatier) : « Voilà pourquoi les vins de Loire sont des vins simples qui s’expriment sans emphase. À condition qu’on les respecte, ils s’ouvrent pour vous offrir toutes les richesses de leur jardin. Ils aiment vous faire des surprises, vous attaquent quand vous les mâchez, vous embarquent dans leurs arômes, se rappellent à votre mémoire et, sans vous abandonner, tapissent votre palais de fraîcheur et de propreté. Un de mes amis, très célèbre, orfèvre en cabernet franc, converse avec ses flacons. Il leur demande de leurs nouvelles… Comment ont-ils passé l’hiver ? Sont-ils bien là où ils sont ? Il prétend avoir observé qu’une bouteille caractérielle peut très bien refuser de s’offrir en présence d’un malfaisant et retrouver tous ses arômes quand l’intrus a quitté la place ».