Bourgogne Côte-Saint-Jacques, cette minuscule appellation de l’Yonne qui offre des vins rouges, gris, rosés, blancs fut en fait sauvé de l’anonymat par son vin gris. Le vignoble situé sur un éperon rocheux, au nord du département de l’Yonne est l’avant-poste de la Bourgogne vineuse, le tout premier venant de Paris. Il domine la ville de Joigny (petite ville de 10000 habitants située entre Sens et Auxerre) en bordure de l’Yonne. Le coteau composé d’une couche d’argile avec une portion prépondérante de silex reposant sur un sous-sol Turonien (craie tendre), bien exposé au sud, sud-est, est protégé des vents du nord par le plateau de la forêt d’Othe.
Un vignoble sauvé par le pinot gris
Les quelques 15 ha en exploitation, sur un sol rouge d’argile à silex (à base calcaire) sont le maigre reliquat d’un vaste vignoble de 2 000 ha qui s’étendait ici au XIXe siècle, avant la crise du phylloxéra. Il faut imaginer ce beau versant jadis planté en pinot noir, pinot gris et tressot sans oublier un peu de meslier ou pinot meslier (épicier ou maille) et de Côt. Aujourd’hui, l’honneur de cette Côte Saint-Jacques revient au fameux vin gris, œil de perdrix issu du beurot, nom local du pinot gris. Ce vin, pressé avant le départ en fermentation, peu acide et très floral (aubépine) avec de arômes frais et doux fait comme on dit claquer la langue. Les rouges à base du pinot noir, peu tanniques sont à boire sur leurs fruits (groseilles, cerise). Les blancs de chardonnay ne représentent qu’un petit hectare. Tous sont à boire jeunes.
La Côte Saint-Jacques est aussi étroitement liée à l’un des meilleurs restaurants de France qui porte d’ailleurs le nom de cette célèbre côte viticole.