Len-de-l’elh (cépage blanc) : loin de l’œil, traduction du languedocien lenc de l’elh. Ce cépage tarnais et plus précisément originaire de Gaillac (Sud-ouest) tient son nom de la morphologie de sa souche : « loin de l’œil (le bourgeon), parce que le raisin, muni d’un long pédoncule, est éloigné du bourgeon qui lui adonné naissance » écrivait Pierre Galet. Les mauvaises langues disent de ces grappes, qu’elles sont loin de l’œil des vendangeurs qui auraient tendance à les oublier. Ce cépage est présent à Gaillac depuis fort longtemps. Il entrait déjà dans la composition des vins blancs doux qui au XVIIe et XVIIIe siècle étaient exportés vers l’Angleterre, la Flandre et la Hollande. Au XIXe siècle, il représentait 30 % dans l’assemblage des vins blancs de Gaillac.
C’est un cépage à grosses grappes, à grains moyens, jaunes et très juteux qui peut produire beaucoup. Ce fut sans doute l’une des raisons de son rejet et son utilisation pour de petits vins blancs secs. Mais lorsqu’il est bridé, quelle qualité ! Il a aujourd’hui retrouvé toutes ses lettres de noblesse, notamment dans les vins doux.
A Gaillac, il mûrit tôt et pourrit facilement sans que les grains n’éclatent. Le vent d’autan peut alors concentrer en quelques jours cette pourriture qui devient noble permettant de récolter des raisins très sucrés.