Léoville Poyferré (château), AOC Saint-Julien (Médoc, Bordeaux), Deuxième Cru (classement de 1855), vin rouge : le domaine de 80 ha (dont les 20 ha du Château Moulin Riche*) est situé en bordure de la Gironde à une quarantaine de km au nord-ouest de Bordeaux. Il bénéficie du fameux microclimat de l’estuaire et d’un sol à base de graves et de sables. Le vignoble est dominé par le cabernet sauvignon (65%) avec 25 % de merlot, 8 % de petit verdot et 2 % de cabernet franc.
La production annuelle est estimée à 380 000 bouteilles.
Second vin : Pavillon de Poyferré
L’origine du domaine remonte à 1638. Un certain Jean de Moytié possédait un vignoble sur un mont de graves, proche de la rivière qui, par la suite prit le nom de Mont-Moytié. En 1740, la propriété échut par alliance à Alexandre de Gasq, seigneur de Léoville. Il renomma Mont-Moytié en Léoville et fit construire le château. A sa mort le domaine regroupait 120 ha. Il s’agissait de la plus grande propriété viticole du Médoc. À la Révolution, le Marquis de Las Cases, l’un des héritiers de Léoville dut émigrer. Sa part fut alors vendue comme Bien National. Elle fut rachetée en 1826 par Hugh Barton. Elle sera à l’origine de Léoville Barton. En 1840, le reste du domaine encore aux mains de la famille (les trois-quarts de la superficie initiale de Léoville) était partagé entre les enfants du Marquis de Las Cases. Le fils aîné, Pierre-Jean, Maréchal d’empire et célèbre biographe de Napoléon, reçut ce qui devait constituer le domaine originel de Château Léoville Las Cases. Sa sœur Jeanne céda sa part à sa fille, épouse du Baron Jean-Marie de Poyferré. Ainsi naissait le Château Léoville Poyferré.
En 1920, les Cuvelier, issus d’une famille de négociants en vins à Lille depuis 1804, achetait Léoville Poyferré. Ils étaient déjà propriétaire de Château Crock et du Château Carmensac (revendu en 1964). Mais fallut attendre l’arrivée de Didier Cuvelier en 1979 à la direction de l’exploitation pour observer un nouvel essor. Il sut entièrement restructurer et moderniser les chais faisant de Léoville Poyferré, avec l’aide de l’œnologue Michel Rolland, un des fleurons de l’appellation.
*château qui s’assume en tant que château à part entière depuis les primeurs de 2009.