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Marché mondial du vin 2024 : les gagnants, les perdants

Marché mondial du vin, les grandes tendances 2024

La dernière édition du Wine Paris 2024 fut le rendez-vous mondial des acteurs du vin et spiritueux. Il a réuni 4 000 exposants venant de près de 50 pays avec plus de 41 000 visiteurs. Echanges et conférences ont permis de dresser les grandes tendances au niveau international. Elles sont marquées par les hausses de prix des matières premières et des transports, raison d’un ralentissement de l’activité. Les aléas géopolitiques et le changement climatique représentent également des enjeux majeurs pour les acteurs qui doivent trouver de nouveaux débouchés en France comme à l’étranger.

Au Wine Paris 2024, 4 000 exposants venant de près de 50 pays avec plus de 41 000 visiteurs. Photos © François Collombet

Se réinventer en permanence

L’appellation Gigondas désormais en Blanc ! (70% Clairette, 25%
Marsanne Roussanne et 5%
Viognier).

Le dynamisme de la filière ne peut qu’évoluer de millésime en millésime face à une consommation de vin en chute (-70 % en 60 ans). Pour répondre à la demande des consommateurs, les producteurs se tournent vers des vins au degré alcoolique moins élevé ; des vinifications moins interventionnistes ; ajout de vendanges entières et virage très marqué vers davantage de naturel dans les vins.

Les vins premium, oranges, clairets et blanc s’imposent

Si la vente des vins premium se maintient, on voit de plus en plus les vins “orange” prendre leurs places dans les gammes des producteurs. Les clairets réapparaissent et les blancs s’imposent de plus en plus, même dans les régions traditionnellement productrices de rouges. Ainsi, l’arrivée des Gigondas blancs nouvellement reconnus par l’AOC. Après quelques millésimes courts en quantités, le 2023 et ses épisodes climatiques extrêmes s’est finalement soldé par une belle récolte en qualité et en quantité.

Les grands gagnants du marché du vin ?

L’OIV (Organisation internationale de la vigne fournit un aperçu de l’évolution de la production et de la consommation mondiales de vin par couleur.

Vins rouges, la chute sauf dans le nouveau monde

L’offre et la demande mondiales de vin rouge ont enregistré une baisse significative au cours des vingt dernières années. La production de 2021 a chuté de 25 % par rapport à son plus haut niveau atteint en 2004. Cette diminution est également remarquable en termes relatifs : au début du siècle, les vins rouges représentaient en moyenne 48 % de la production totale de vin, alors que leur part a chuté à 43 % ces dernières années.

Des taux de croissance négatifs en Europe. Des taux de croissance négatifs sont observés dans tous les principaux pays européens producteurs de vin rouge. Il convient en particulier de noter le fort déclin enregistré en France (qui produit aujourd’hui 50 % moins de vin rouge qu’au début du siècle) et en Italie. Ces baisses ne sont qu’en partie compensées par des pays non européens, tels que le Chili, l’Argentine, l’Australie, les États-Unis et l’Afrique du Sud, qui affichent des taux de croissance positifs en termes de production de vin rouge. Parmi les 10 pays qui présentent le plus haut pourcentage de vin rouge dans leur production nationale de vin, sept sont non européens.

Pas de baisse pour les vins rouges australiens et notamment ceux de la région de Victoria (Yarra Valley). Photos © François Collombet

En termes de consommation, la demande de vin rouge sur les vingt dernières années a diminué principalement dans les grands marchés européens, en particulier en Allemagne, en France, en Italie et en Espagne. Ces pays ont enregistré des taux de croissance négatifs pour le vin rouge depuis l’an 2000. En revanche, des pays comme la Chine, les États-Unis, la Russie et le Brésil ont affiché des taux de croissance positifs sur les vingt dernières années. Les six premiers pays en termes de pourcentage de vin rouge dans leur consommation nationale de vin sont situés en dehors de l’Europe, notablement en Amérique du Sud et en Asie orientale.

Grand gagnant, les vins blancs grâce aux effervescents

Au niveau mondial, l’offre et la demande de vin blanc se sont développées depuis l’an 2000. La production de vin blanc a augmenté de 13 % en 2021 par rapport à son niveau le plus bas de 2002, et a dépassé la production de vin rouge à partir de 2013. Au début du siècle, le vin blanc comptait en moyenne pour 46 % du total mondial, alors que cette part s’est hissée jusqu’à 49 % ces dernières années. L’un des principaux moteurs de cette augmentation est l’essor des vins effervescents.

L’Italie grâce au Prosecco. Les principaux pays contributeurs à cette croissance au niveau mondial sont l’Italie (grâce au succès mondial du Prosecco), les États-Unis, l’Afrique du Sud et l’Australie. Au contraire, certains autres grands pays producteurs de vin blanc, comme la France et l’Espagne (respectivement deuxièmes et troisièmes producteurs mondiaux de vin blanc), ont enregistré une tendance stable depuis le début du siècle. L’augmentation de la demande de vin blanc est essentiellement le fait de trois marchés importants pour les vins effervescents : les États-Unis, l’Allemagne et le Royaume-Uni. La progression de la consommation dans ces pays fait plus que compenser le déclin enregistré dans les grands pays consommateurs de vin comme la France et l’Espagne.

Le prosecco a dépassé le Champagne sur le marché britannique
Succès mondial du Prosecco qui domine notamment le marché britannique. Photos © François Collombet
Les vins rosés en pleine ascension (8 % de la production mondiale de vin)

Ces vingt dernières années, le vin rosé a connu une croissance significative au niveau mondial tant du point de vue de la demande que de l’offre. La production mondiale a augmenté de 25 % entre l’an 2001 et 2021. Si les vins rosés représentaient entre 6 % et 7 % de la production mondiale au début du siècle, cette part est passée à plus de 8 % en moyenne ces dernières années.

En rosé, les 3 premiers pays producteurs assurent les deux tiers de la production. L’offre de vin rosé est bien plus concentrée que dans le cas des vins d’autres couleurs, les 10 premiers pays producteurs représentant près de 90 % du total mondial en 2021, et les trois premiers comptant pour les deux tiers. Dans le cas du rosé, la croissance a principalement été assurée par les pays de l’hémisphère nord (France en particulier), même si des pays comme le Chili et l’Afrique du Sud ont également bénéficié de taux de croissance très élevés. Comme dans le cas des vins blancs, la croissance du marché des vins rosés peut être essentiellement attribuée à une hausse de la demande au Royaume-Uni, en Allemagne et aux États-Unis. La France constitue de loin le premier marché au monde, représentant plus d’un tiers de la demande mondiale.

La France est le premier producteur de vins rosés au monde (le quart de la production mondiale) devant l’Espagne et l’Italie. Ici sur le stand des vins rosés de Provence à Wine Paris. Photos © François Collombet

François

  • 1990 – Les grands vins du monde, préfacé par Gérard Depardieu. 
  • 1992 – Grands et petits vins de France, préfacé par Jean Carmet.
  • 1996 – Le guide des grands et petits vins de France, préfacé par Alain Favereau.
  • 2000 – The Flammarion Guide to World Wines
  • 2013 – Les vignobles mythiques, aux éditions Belin préfacé par Pierre Lurton (Cheval Blanc et Yquem).
  • 2014 – Prix Amunategui-Curnonsky décerné par l’APCIG (association professionnelle des chroniqueurs de la gastronomie et du vin).
  • 2016 – Cépages & Vins aux éditions Dunod.
  • 2020 – Cépages & Vins, nouvelle édition, éditions Dunod.

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