Marquis de terme (château) Margaux (Bordeaux) Quatrième Grand Cru (classement de 1855), vin rouge : le vignoble de Marquis de Terme, situé sur les communes de Margaux et de Cantenac, s’étend sur 40 hectares. Les crus classés Margaux sont récoltés sur un type unique de sol d’origine garonnaise, les graves. Dans le langage du Haut-Médoc, il s’agit d’un mélange complexe de particules classées en fonction de leur dimension. A Margaux, les graves sont constituées de 10 à 12 % d’argiles, de 3 à 12 % de limons, de 30 à 50% de sables et de 20 à 45% de graviers et de cailloux. Elles atteignent parfois des épaisseurs de 5 à 7 mètres, ce qui permet un enracinement très profond de la vigne, jusqu’à 6 mètres. Ainsi, son alimentation en eau s’en trouve grandement régularisée. Il faut savoir qu’ici, les graves sont formés de quartz et quartzites, où le cabernet sauvignon donne le meilleur de lui-même. Elles sont localement plus argileuses en profondeur convenant alors d’avantage au merlot.
L’encépagement du château est constitué de :
– 55% de cabernet sauvignon. Il donne au vin le meilleur de sa couleur ; il assure sa solidité et lui permet de vieillir longuement en gagnant une grande finesse;
– 35% de merlot. Il est toujours mûr le premier, il donne au vin souplesse et rondeur ;
– 3% de cabernet franc. Ce cépage est vigoureux et relativement peu productif, il procure finesse et arômes délicats ;
– 7% de petit verdot. C’est un cépage coloré, porteur d’énergie qui garantit tenue et degré.
La production annuelle de château Marquis de Terme est d’environ 180 000 bouteilles.
Second vin : La Couronne de Marquis de Terme, un assemblage de cabernet sauvignon (63%), de merlot (35%) et de petit verdot (2%), avec une production annuelle de 23 000 bouteilles.
Le nom de Marquis de Terme apparaît en 1762, lorsque Demoiselle Ledoulx d’Emplet apporte en dot le domaine à un certain François de Péguilhan, Marquis de Terme (une vieille famille ariégeoise, qui acquit ses quartiers de noblesse sur les champs de bataille). La révolution française fera ensuite imploser le cadastre viticole de la région et plusieurs familles se succèderont. Une, cependant, marquera l’histoire du cru au cours du XIXème siècle.
Pendant plus de cent vingt ans, les Feuillerat vont gérer le domaine avant d’en devenir propriétaire. Les trois générations n’auront de cesse d’améliorer la qualité tout d’abord en adoptant une politique de deuxième marque pour les vins ne pouvant prétendre aux critères de cru classé et en prenant une part active à la création du Syndicat des vignobles de Margaux dont Armand Feuillerat sera lui-même le président fondateur.
La crise de 1929 sonne le glas financier des Feuillerat qui sont contraints de mettre le domaine en vente. Il est acquis en 1935 par Pierre Sénéclauze, le père des propriétaires actuels. Dynamique et respectueux de la tradition, la famille Sénéclauze, déjà investie dans l’exportation de vins d’Algérie de grande qualité, saura faire les bons choix en confiant les rênes du domaine à leurs régisseurs, deux à ce jour : Alexandre Tolo, et depuis 1974, Jean-Pierre Hugon.
De gros travaux sont alors entrepris : remembrement du domaine dans les années cinquante, construction du nouveau chai en 1981, modernisation de la stratégie commerciale en 1982, rénovation des bâtiments en 1984 et de nombreux investissements techniques dont le dernier en date, la thermorégulation, a fait son entrée au cuvier en 1999.