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Quand le Clos de Vougeot se mobilise pour restaurer l’abbaye de Cîteaux

Mieux comprendre les liens très étroits qui unissent le château du Clos de Vougeot à l’abbaye de Cîteaux, maison mère de la famille cistercienne.

Château du Clos de Vougeot (XVIe siècle). Pendant 7 siècles, le château fut jusqu’à la Révolution, le cellier de l’abbaye de Cîteaux. Les limites du Clos de Vougeot, n’ont pas changé depuis le XIVe siècle (Photo FC)
Le Définitoire de l’Abbaye de Cîteaux, long bâtiment de 80 m et large de 16 m fut préservé à la Révolution. Il est aujourd’hui en voie d’être restauré. C’est dans ce bâtiment que se tenait jadis le chapitre général qui réunissait les abbés de tous les monastères cisterciens et gérait la vie de l’Ordre tout entier. On l’appelait aussi le Noviciat, car on y forma des novices. (Photo FC)

Une vente aux enchères internationale de grands vins pour restaurer le Définitoire de l’abbaye de Cîteaux

Evénement exceptionnel, cette vente aux enchères organisé par le château du Clos de Vougeot au profit de l’abbaye de Cîteaux ! Et quel geste plus symbolique que de vouloir restaurer son Définitoire*, lieu où se réunissaient une fois par an, sous l’autorité de l’abbé de Cîteaux, les abbés de tous les monastères cisterciens d’Europe. Sept-siècles de dépendance ont marqué l’histoire du château du Clos de Vougeot. Au départ, un simple cellier dépendant de l’abbaye de Cîteaux (Vougeot se situe à 17 km de l’abbaye). Il était déjà au milieu de vignes plantées dès le XIIe siècle par les premiers moines cisterciens (de sacrés vignerons !). Normal donc que cette prestigieuse abbaye qui a essaimée dans toute l’Europe et dont l’ordre cistercien fit tant pour la grande qualité des vins de Bourgogne, puisse profiter de la générosité des vignerons d’aujourd’hui. Les fonds levés reviennent aux sources spirituelles de cette création pour préserver un trésor patrimonial a pu se réjouir Guillaume Poitrinal, président de la Fondation du patrimoine.

*L’abbaye va pouvoir ainsi lancer un projet pour redonner vie au définitoire, en y installant à terme un centre d’études sur les cisterciens.

La restauration du Définitoire, un choix symbolique ! N’a-t-il pas été le premier parlement européen de l’Histoire !

Abbaye de Cîteaux, dans le Définitoire. Frère Bertrand, prieur de l’abbaye attend depuis longtemps cette restauration. Mais son inquiétude va à sa communauté dont les effectifs diminuent d’année en année (Photo FC)

Le Définitoire avait la vocation d’être un parlement (le premier parlement européen). C’est là que se réunissaient tous les abbés cisterciens, à l’occasion des chapitres généraux de l’Ordre, une séance qui avait lieu chaque année en septembre. Bâti au XVIe siècle, le Définitoire fut achevé à la fin du XVIIe siècle sous l’abbatiat de Dom Jean Petit. Ce qu’on appela alors le nouveau définitoire, comportait des salles voûtées au rez-de-chaussée alors que l’étage était occupé par le dortoir des novices. Ce long bâtiment de 80 m et large de 16 m fut sauvé des destructions de la Révolution. Sa chance fut qu’il était en briques et donc inutilisable pour d’autres constructions (Les bâtiments de l’abbaye furent vendus comme biens nationaux). Le Définitoire servit alors successivement de sucrerie et de centre d’apprentissage pour une colonie pénitentiaire agricole d’enfants jusqu’en 1888. Aujourd’hui, il est encore debout mais dans quel état ! En grande partie désaffecté, le bâtiment est très délabré. Il est en situation de péril. Il faut restaurer d’urgence et en priorité murs et toiture, qui présentent d’inquiétantes faiblesses.

Ce que va permettre (en partie), le fruit de cette vente aux enchères. Le but est de redonner vie au Définitoire en y installant un centre d’études et de recherches sur les Cisterciens. Y seront conservées les archives de l’Ordre mises à disposition des historiens, chercheurs universitaires, étudiants. Cette aide financière permettra aussi à l’ARCCIS (Association pour le rayonnement de la culture cistercienne) d’y implanter le Centre Européen pour le Rayonnement de la Culture Cistercienne. Enfin, le bâtiment, accessible aux visiteurs de l’abbaye, abritera aussi des expositions permanentes et temporaires. Pour la région, la restauration du Définitoire renforcera l’attractivité territoriale du pays en enrichissant l’offre touristique locale liée à l’Ordre cistercien et son histoire viticole, avec en particulier le célèbre site du Clos de Vougeot, ancien cellier de l’abbaye.

Abbaye de Cîteaux. Le Définitoire fait face au cloître et à ce qui était la bibliothèque (ensemble restaurés en 2001). En grande partie désaffecté, le bâtiment, en très mauvais état, est aujourd’hui en situation de péril (Photo FC)
Abbaye de Cîteaux. Pignon du définitoire. Le coût de restauration est estimé à 13 millions d’€ (Photo FC)
Abbaye de Cîteaux, côté du Définitoire donnant sur le ruisseau (Photo FC)
Abbaye de Cîteaux. Le Définitoire accueille une exposition dont le thème est : Bâtir la paix mutuelle, gouverner par la Charité : Idéal et réalités. Elle met en lumière le portrait d’Étienne Harding, troisième abbé de Cîteaux. C’est lui qui fut à l’initiative de la Charte de charité. Si Bernard de Clairvaux a notablement contribué à l’expansion cistercienne, c’est bien Étienne Harding qui a mis en place les structures nécessaires pour rendre possible et garantir la solidité de l’ordre cistercien à travers les siècles.(Photo FC)

Un dîner de charité au château du Clos de Vougeot au profit de la restauration du Définitoire

Pari amplement gagné pour le château du Clos de Vougeot (siège des Climats du vignoble de Bourgogne, classés au patrimoine mondial de l’Unesco) et la Fondation du Patrimoine. Une vente aux enchères internationale (en ligne) de vins exceptionnels dont cette cuvée Clos de Vougeot Grand Cru 2020, a été organisée par la maison Sotheby’s ; des vins également de vingt-quatre domaines bourguignons ce qui a permis de recueillir 852 750 € (sur un budget estimé à 13 millions d’euros pour la totalité de la restauration).

Entrée du château du Clos de Vougeot (Photo FC)
Aubert de Villaine, président des Climats du vignoble de Bourgogne ; Dom Pierre-André Burton, Père abbé de l’abbaye de Cîteaux et en retrait, Guillaume Poitrinal président de la Fondation du patrimoine. Ils présidaient le dîner de charité du 23 avril 2022, au château du Clos de Vougeot (Photo FC)

Des records aux enchères. Une précision d’abord, cette cuvée Clos de Vougeot Grand Cru 2020 (570 litres dans 2 pièces et une feuillette) avait été répartie en 113 lots. Elle est encore en cours d’élevage dans l’enceinte du Clos de Vougeot. Elle sera mise en bouteille en septembre 2022. À cela s’ajoutaient d’autres vins tout aussi exceptionnels offerts par des domaines bourguignons dont ce Vosne-Romanée 2014 Cros Parantoux ou encore ce jéroboam de La Tâche 2009 du domaine de la Romanée-Conti qui a atteint les 100.000 € (Le Grand Cru La Tâche à Vosne-Romanée, d’un peu plus de 6 ha est exploité en monopole par la Romanée-Conti). Autre record, une bouteille Montrachet, l’Exceptionnelle vendange des Sept Domaines 2016 (il n’a été produit que 683 bouteilles). Elle a été enlevée pour 93.750 €, un record selon Sotheby’s. Jamais un Bourgogne blanc n’avait atteint un tel sommet. Et ça s’explique. Lorsqu’en 2016, les 7 producteurs vendangent les 1,255 ha de Montrachet, touchés par le gel du 27 avril (surtout dans le versant sud, vers Chassagne), il n’y avait pas de quoi récolter plus de deux pièces sur une surface qui permet généralement d’en produire vingt. La solution fut de mettre tout en commun d’où ce nom, la vendange des Sept Domaines : domaines de la Romanée Conti, Comtes Lafon, Amiot, Leflaive, Lamy-Pillot, Petitjean, Fleurot-Larose.

La vente aux enchères d’un nabuchodonosor Clos de Vougeot Grand Cru 2020 Cuvée de Abbaye de Cîteaux

Une vente clôturée par un dîner de charité, le 23 avril dernier, tenu dans le cellier cistercien du château du Clos de Vougeot en présence de Dom Pierre-André́ Burton, abbé́ de Cîteaux, Aubert de Villaine, président d’honneur des climats du vignobles de Bourgogne, Guillaume Poitrinal, président de la Fondation du patrimoine et de nombreux vignerons mécènes. Le succès de cette vente vient en grande partie de la Confrérie des Chevaliers du Tastevin tant en France que dans le monde, montrant leur attachement à la préservation des emblèmes de la culture et du patrimoine commun. Au cours de ce dîner, une bouteille exceptionnelle de Clos de Vougeot Grand Cru 2020 Cuvée de l’abbaye de Cîteaux a été mise aux enchères. Il s’agissait d’un nabuchodonosor (15 litres) soit l’équivalent de 20 bouteilles adjugée à 55 000 € : un énorme prix pour une énorme bouteille en a conclu Arnaud Orsel, surintendant de la Confrérie des chevaliers du Tastevin.

Dîner de charité Clos de Vougeot pour l’abbaye de Cîteaux, table d’honneur, de gauche à droite, Aubert de Villaine, Dom Pierre-André Burton et Vincent Barbier grand-maître de la confrérie des Chevaliers du Tastevin (Photo FC)
Dîner de Charité Clos de Vougeot, sur la tribune, tenant le nabuchodonosor (vide pour l’instant), Guillaume Poitrinal, président de la Fondation du patrimoine au moment de lancer les enchères. Aux micros, Arnaud Orsel, surintendant de la Confrérie des chevaliers du Tastevin (Photo FC)

Entre le château du Clos de Vougeot et l’abbaye de Cîteaux, sept-siècles d’histoire

Clos de Vougeot. Entrez dans le plus connu mais aussi le plus grand en surface des clos de Bourgogne. Quatre-vingt-cinq propriétaires se partagent 50 ha, 95 ares et 76 centiares divisés en 134 parcelles à l’intérieur du fameux clos entouré de murs. Faut-il rappeler qu’au gré des successions et des partages, le morcellement s’est accru. (Photo FC)

Un château dans les vignes. Le château qui domine le clos de Vougeot n’était à l’origine qu’un simple cellier dépendant de l’abbaye de Cîteaux, située à 17 km de là. Il était supporté par huit piliers de pierre bâti par les moines du XIIe siècle et pouvant abriter 2000 pièces de vin. Ce cellier de plain-pied mais admirablement protégé de l’air et de la lumière est encore aujourd’hui un modèle d’architecture. Il en va de même pour la cuverie équipée de quatre gigantesques pressoirs à cabestan en chêne. Le vignoble du Clos de Vougeot s’est constitué de donations intervenues de 1109 à 1115 avec une dernière acquisition en 1336.

Cours d’honneur du château du Clos de Vougeot construit en 1551 par le quarante-huitième abbé de Cîteaux, Dom Jean Loisier. En face l’entrée du cellier cistercien (Photo FC).
Le cellier et la cuverie construits par les moines de Cîteaux à partir du XIIe siècle témoignent aujourd’hui encore de l’importance du vignoble bourguignon dès le Moyen Âge (Photo FC)

Ses limites n’ont pas changé depuis le XIVe siècle. Son mur d’enceinte date du XIIIe siècle, un siècle après la fondation de l’abbaye. On parle alors de clausum (clôture) de Vougeot. Il est édifié par les moines qui le déplacent au fur et à mesure des nouvelles acquisitions. Ses limites n’ont pas changé depuis le XIVe siècle. Avec son château remanié par Dom Loisier, abbé de Cîteaux (1540-1559), le Clos restera possession de Cîteaux pendant près de sept siècles jusqu’à la Révolution française, acquérant une renommée considérable. La gestion des moines qui impose le pinot noir comme cépage principal fut à bien des égards, révolutionnaire. Ce sont eux qui au XVIIIe siècle, innovent (chauffage de la vendange). Ils sont aussi les précurseurs de la chaptalisation en faisant monter le degré alcoolique de leur vin par l’ajout de sucre de canne ou de miel.

Le siège de la Confrérie des Chevaliers du Tastevin. Depuis plus de 75 ans, le château du Clos de Vougeot est le siège de la célèbre confrérie des Chevaliers du Tastevin fondée par 2 vignerons, Georges Faiveley et Camille Rodier. Elle acheta le château en novembre 1944 à un riche vigneron de Vosne-Romanée, Etienne Camuzet. Aujourd’hui, la confrérie compte 12 000 chevaliers par le monde.

Château du Clos de Vougeot au printemps. Son mur d’enceinte date du XIIIe siècle. Il a été édifié par les moines. Ses limites n’ont pas changé depuis le XIVe siècle (Photo FC)

L’abbaye de Cîteaux ou l’extraordinaire rayonnement de l’ordre cistercien

L’abbaye de Cîteaux fêtait en 1998*, le neuvième centenaire de sa fondation. Ils étaient ce jour-là plus de sept cents moines et moniales de la famille cistercienne réunis dans l’église construite par la colonie pénitentiaire et rénovée entièrement à cette occasion. Ce sont eux qui poursuivent aujourd’hui la voie tracée par Robert de Molesmes et Bernard de Clairvaux. Qui, à l’origine, pouvait prévoir l’extraordinaire destin de cet ordre lorsque, en 1098, la petite communauté de Cîteaux ayant le titre d’abbaye depuis quelques mois peut à peine survivre ; celle dont les premiers bâtiments émergeaient au beau milieu des marécages de la plaine de la Saône et des roseaux (ou cistels, ce qui lui a donné son nom) ? Eudes de Bourgogne, sur intervention du légat du pape, offre aux moines leurs premiers bâtiments en bois et leur fait également don d’une vigne à Meursault comme cadeau de Noël. Symbolique, ce pèlerinage de Molesmes à Cîteaux, lorsque quatre Ambrosiens portant les reliques de Robert de Molesmes traversent les vignobles du Clos de Vougeot, plantés à l’origine par leurs frères du XIIe siècle ?

*L’abbaye fêtait également le centième anniversaire du retour des moines à Cîteaux, des moines venus de l’abbaye de Sept-Fons dans l’Allier. Elle devenait l’abbaye mère de l’ordre cistercien de la stricte observance.

Galerie du petit cloître du XIIIe siècle, surmontée de la bibliothèque. La bibliothèque achevée en 1509 (rénovée en 2001) accueillait au rez-de-chaussée, dans des cellules, les copistes. Une grande salle de lecture occupait l’étage (Photo FC)
Abbaye de Cîteaux, la galerie gothique du cloître des copistes restaurée en 2001. C’était un véritable atelier du livre et il l’est resté jusqu’à la fin du XIVe siècle. Les moines copistes, enlumineurs, relieurs, ont travaillé dans ces cellules donnant sur le cloître. (Photo FC)
Abbaye de Cîteaux. Au-dessus du petit cloître du XIIIe siècle, la bibliothèque achevée en 1509 (rénovée en 201) remplaçant une grande salle de lecture. Aujourd’hui, elle est occupée par une exposition pour découvrir les anciens manuscrits de Cîteaux, actuellement à la Bibliothèque municipale de Dijon. (Photo FC)
Abbaye de Cîteaux, bâtiment conventuel. C’est un des trois bâtiments épargnés par la Révolution. Il est affecté aujourd’hui à la communauté. Il mesure 100 m de long sur 20 m de large. Il est dit bâtiment Lenoir (du nom de son architecte, Nicolas Lenoir dit « le Romain ») ou encore logis abbatial. Il est terminé en 1771. C’est ce qui reste d’un projet grandiose de reconstruction. Il n’est réalisé que partiellement. Ce qu’on peut voir aujourd’hui ne représentant finalement qu’une partie de ce qui était prévu. (Photo FC)

Au XIIIe siècle, Cîteaux est le centre de la chrétienté

Au XIIIe siècle, Cîteaux est à la tête de plus de 700 abbayes en Europe et même en Terre sainte. Elle est alors le centre de la chrétienté et c’est dans son église abbatiale que sont enterrés les ducs de Bourgogne. Mais cette grande abbaye fut presque entièrement rasée à la Révolution. Il ne subsiste que trois bâtiments, classés monuments historiques : le cloître des copistes crée en 1260 et à l’étage, une partie de la bibliothèque du XVIe siècle (elle a été achevée en 1509), le tout, restauré en 2001 ; le définitoire achevé en 1699 et long de 80 m et (en bonne voie de restauration) et le bâtiment des moines achevé en 1772 par l’architecte Lenoir, sous l’abbatiat du dernier abbé, François Trouvé. Il abrite actuellement la communauté des moines.

Qui sont les cisterciens ?

L’abbaye de Cîteaux, redevenue la maison mère de la famille cistercienne, est une communauté de l’Ordre cistercien de la stricte observance, marquée par la réforme de la Trappe. Si au XIXe siècle et au début du XXe siècle le mouvement de la Trappe se caractérisait par un retrait du monde, le travail manuel et la prière au sein d’une vie communautaire marquée par le silence (on utilisait le langage des signes pour communiquer), aujourd’hui cette discipline s’est assouplie. La règle que les fondateurs de Cîteaux ont adoptée est celle de saint Benoît, avec la prière commune, l’office qui réunit les frères sept fois par jour ; le travail manuel et les services communautaires auxquels s’ajoutent l’enseignement, la lecture, la méditation et la prière personnelle.

Aujourd’hui, une petite communauté de 13 moines

La communauté de Cîteaux comptait trente-quatre membres en 1998. Ils ne sont plus que 13. Ils ont élu le 15 septembre 2021, leur nouvel abbé sous la présidence de Dom Eamon Fitztgerald, Abbé Général de l’Ordre des Cisterciens de la Stricte Observance. Dom Pierre-André Burton (58 ans) est depuis le nouveau Père Abbé de Cîteaux.

*Dom Pierre-André Burton est Belge. Il est diplômé de l’Université catholique de Louvain (Lettres romanes, Philosophie, Institut d’Études médiévales). Il est entré à l’abbaye de Scourmont (Belgique), puis a été au service de l’abbaye du Désert, à côté de Toulouse, comme cellérier et maitre des novices. Il a ensuite été élu abbé de cette abbaye jusqu’à sa fermeture il y a quelques mois.

Abbaye de Cîteaux, l’église abbatiale, totalement restructurée en 1998 (avec son dais et ses nouvelles fenêtres) sur la base de l’église élevée au XIXe pour la colonie agricole du P. Rey (Photo FC)

La vie des moines à Cîteaux

Dès 4 h du matin, les moines sont à l’église pour la prière de la nuit, revêtus de la coule blanche avec capuce. La fraternité est vécue au quotidien selon le fameux « théorème » de saint Bernard : la connaissance de soi ouvre à celle de l’autre et la connaissance de l’autre à elle de Dieu. Pour cette communauté, le choix le plus radical est celui du retrait du monde, mais le monde n’en traverse pas moins les murs de l’abbaye d’une manière à la fois plus filtrée et plus intense. La preuve, selon la tradition (depuis 1995), un frère de l’abbaye de Cîteaux est élu conseiller municipal à Saint-Nicolas-lès-Cîteaux. Lors des dernières élections en 2021, Frère Bertrand, prieur de l’abbaye, fut de nouveau élu pour représenter la communauté des moines cisterciens.

Horaire des offices

  • Prière de la nuit : 4 H 00
  • Laudes – Messe : 7 H 00 (Dimanche : Messe à 10 H 30)
  • Prière (Tierce) : 9 H 30
  • Prière de midi (Sexte) : 12 H 30
  • Prière (None) : 14 H 30
  • Vêpres : 18 H 00 (Dimanche à 17 H 15)
  • Prière du soir (Complies) : 20 H 00

De quoi les moines vivent à Cîteaux ?

Grâce à la fabrication du fromage le Cîteaux*, de l’hôtellerie, des visites et une boutique de produits monastiques, les moines bénéficient de revenus pour faire face aux charges courantes. Mais le gigantesque bâtiment du Définitoire en grande partie désaffecté, est en très mauvais état, et nécessiterait 13 millions d’euros de travaux. Une première étape a été franchie grâce au succès de cette vente aux enchères et à la générosité des vignerons bourguignons.

*Les fromages représentent pour l’abbaye, 60 % de ses revenus selon Frère Raphaël. Elle produit un célèbre fromage, de genre reblochon (un fromage à pâte pressée), provenant du lait de leur propre troupeau. La fromagerie est une véritable entreprise qui élabore près de 100 000 fromages par an. La pandémie a obligé les moines à commercialiser leurs produits en ligne. Total succès se réjouit Côme Besse, cofondateur du site « DivineBox » qui vend aujourd’hui les fromages des moines.

Après la rénovation du cloître des copistes et de la bibliothèque en 2001, le Définitoire (en face) sera à son tour restauré grâce notamment à la générosité des vignerons bourguignons et du château du Clos de Vougeot (Photo FC)

François

  • 1990 – Les grands vins du monde, préfacé par Gérard Depardieu. 
  • 1992 – Grands et petits vins de France, préfacé par Jean Carmet.
  • 1996 – Le guide des grands et petits vins de France, préfacé par Alain Favereau.
  • 2000 – The Flammarion Guide to World Wines
  • 2013 – Les vignobles mythiques, aux éditions Belin préfacé par Pierre Lurton (Cheval Blanc et Yquem).
  • 2014 – Prix Amunategui-Curnonsky décerné par l’APCIG (association professionnelle des chroniqueurs de la gastronomie et du vin).
  • 2016 – Cépages & Vins aux éditions Dunod.
  • 2020 – Cépages & Vins, nouvelle édition, éditions Dunod.

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