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Rauzan-Ségla (château) Margaux (Médoc, Bordeaux) Deuxième Cru classé

Rauzan-Ségla (château) Margaux, Deuxième Cru classé (classement 1855) vin rouge : entre Rausan-Séga et Rozan-Gassies, deux crus voisins intimement liés par leur histoire, tous les deux d’ailleurs Deuxième Cru classé, la distinction se ferait-elle sur le « s » ou sur le « z » (et encore !) ? Leur séparation date de la fin du XVIIIe siècle. Le vignoble de Rausan-Ségla s’étend aujourd’hui sur 52 ha aux portes du village de Margaux : excellente exposition ; un terroir de graves fines et profondes et d’argile ; un encépagement typiquement margalien  (54% de cabernet sauvignon, 41% de merlot, 4% petit verdot et 1% de cabernet franc) ; des vignes de 27 ans d’âge moyen ; application d’une lutte culturale raisonnée. Chaque parcelle est travaillée selon le cépage, le terroir et la précocité.

La production annuelle est d’environ 200 000 bouteilles dont la moitié pour le second vin.

Second vin : Ségla

Juste derrière château Margaux

Tout commence en 1658. Pierre Rauzan (qu’on écrivait indifféremment avec un z ou un s) bourgeois enrichi par le courtage royal et le négoce en vins, prend en fermage le château et la baronnie de Margaux. Trois ans plus tard, il achète la maison noble de Gassies déjà de bonne réputation qui sera le point de départ de son futur grand vignoble. La suite est une longue liste d’acquisitions. Trente-six actes sont signés entre 1611 et 1686. A son décès en 1692, le domaine comprenait une quarantaine d’hectares de vignes. Mais ce beau domaine dut faire face aux différentes successions. Rauzan sera scindé en deux : Rauzan-Ségla et Rauzan-Gassies. Mais déjà, la réputation de ces domaines était au zénith. Ainsi,  les vins de Madame de Rauzan, la propriétaire d’alors furent classés parmi les meilleurs seconds crus par Thomas Jefferson qui en commande 10 caisses, le 6 septembre 1790. Les vins de Rauzan-Ségla sont alors unanimement considérés comme les meilleurs de la commune après ceux de Margaux. En 1866, après avoir appartenu pendant plus de deux siècles à la même famille, Rauzan-Ségla est vendu à Eugène Durand Dassier, pasteur de l’Eglise réformée et sénateur, pour la somme de 730 000 francs. En 1903, Frédéric Cruse, gendre du sénateur, prend la direction de la propriété, et fait construire l’actuel château qui remplace l’ancien bâtiment de style chartreuse construit sur les ruines de la maison Noble d’origine. En 1960, le domaine est vendu à une société d’armateurs de Liverpool, la John Holt Ltd . En 1983, Emile Peynaud devient l’œnologue consultant de Rauzan-Ségla. De nouveaux bâtiments techniques sont construits avec un ensemble de 20 cuves en acier inoxydable et un nouveau chai d’élevage.

La famille Wertheimer (Chanel) et John Kolasa

Château Rauzan-Ségla est aujourd’hui (depuis1994) la propriété de la Famille Wertheimer* (Chanel). Il est dirigé par John Kolasa (président directeur général) qui se chargea de replacer ses vins  dans le peloton de tête des deuxièmes crus classés (grâce aussi à l’aide des oenologues consultants, Jacques et Eric Boissenot).

Dès son rachat, avait été aussitôt entrepris un vaste programme de rénovation. Le vignoble fut drainé (un réseau de 15 km est maintenant en place), deux parcelles de petit verdot furent plantées et 3 ha de vignes sur-greffés en Merlot.

Pour son 300e anniversaire en 1961, le château avait déjà édité une étiquette originale. Reprenant cette idée, le millésime 2009, sorti en 2011, est illustré par Karl Lagerfeld, le directeur artistique de Chanel. Une étiquette prestigieuse pour un millésime d’exception qui célèbre les 350 ans du Château !

*La famille Wertheimer, propriétaire également du château Canon (Saint-Emilion Premier Grand Cru classé), a acheté en 2011 son voisin immédiat, le château Mastras, un domaine de 12 ha pour 8 millions d’€. D’après John Kolasa, il s’agit de produire dans un premier temps, le second vin du château Canon.

François

  • 1990 – Les grands vins du monde, préfacé par Gérard Depardieu. 
  • 1992 – Grands et petits vins de France, préfacé par Jean Carmet.
  • 1996 – Le guide des grands et petits vins de France, préfacé par Alain Favereau.
  • 2000 – The Flammarion Guide to World Wines
  • 2013 – Les vignobles mythiques, aux éditions Belin préfacé par Pierre Lurton (Cheval Blanc et Yquem).
  • 2014 – Prix Amunategui-Curnonsky décerné par l’APCIG (association professionnelle des chroniqueurs de la gastronomie et du vin).
  • 2016 – Cépages & Vins aux éditions Dunod.
  • 2020 – Cépages & Vins, nouvelle édition, éditions Dunod.

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