Saint-Estèphe (AOC Saint-Estèphe) appellation communale du Médoc (Bordeaux) vin rouge : l’appellation proche de l’estuaire de la Gironde, mitoyenne de Pauillac, se situe à égale distance entre Bordeaux et la pointe de Grave. Saint-Estèphe avec 1250 ha est le vignoble le plus étendu du Médoc. Il représente à lui seul 8 % de tout le vignoble médocain. Il s’étire par plateaux et coteaux, sur près de 7 km, le long de la Gironde offrant incontestablement la plus grande variété de terroirs parmi les cinq autres appellations communales du Médoc.
La maison noble de Calon
L’origine du nom Saint-Estèphe est sans doute liée à une déformation de Sainte-Etienne, transformé en Estèphe dans le parler local. Bien que la vigne soit arrivée avec les romains, on y note l’apparition de domaines viticoles déjà constitués à partir du XIIIe siècle. D’ailleurs, à titre d’exemple, cette grande barque à fond plat appelée calon qui naviguait au Moyen Âge sur la Gironde ne donna-telle pas son nom ( les Calonnes) au pays de Saint-Estèphe. Il suffit de souvenir que la famille de Ségur qui développa la viticulture ici au XVIIIe siècle, fonda l’un des plus anciens vignobles de la commune sous le nom de Château Calon-Ségur. Mais c’est au XIXe siècle que se développeront de vastes vignobles et la construction des grands châteaux tandis que les négociants de la place de Bordeaux feront la réputation des vins de Saint-Estèphe.
Une grande diversité de sols
Entre Haut et Bas-Médoc, l’appellation présente un paysage de collines et de plateaux qui se distingue par son originalité géologique et climatique marquée par une forte influence maritime. Son sol de nature graveleuse est essentiellement sur base argileuse. En gros, les nappes profondes sont principalement argileuses tandis que la basse terrasse est graveleuse et la haute terrasse, sablo-graveleuse. A l’est, effleure à la surface, du calcaire marin dit de Saint-Estèphe; à l’ouest, une terre légère et sableuse se mêle au quartz et au grès sous forme de cailloux roulés. Enfin, un peu plus au sud, on constate une présence de sous-sols marneux.
Le merlot à l’honneur
Tout cela confère au Saint-Estèphe traditionnel, son coté solide et très coloré, avec des tannins assez durs et une forte acidité; des vins qui sont issus du cabernet sauvignon, du cabernet franc, du merlot et du petit verdot. A la fin des années quatre-vingt, nombre de vignerons se rendirent compte qu’en privilégiant davantage le merlot, cépage qui se plaît sur sols argileux (comme à Pomerol), et en vendangeant plus tard, ils obtenaient des vins plus souples, plus faciles. Le merlot gomme en partie la dureté légendaire du Saint-Estèphe, son coté un peu rudes et rustiques dans sa jeunesse et qui exige une plus une longue garde.
Ces château devenus palais du vin
Avec 9 millions de bouteilles, les rendements sont ici relativement élevés. Pourtant l’appellation présente cinq crus classés, des vins réputés pour leur couleur, leur robustesse et leur bouquet. Outre Montrose, et Calon Ségur-Ségur, Cos-d’Estournel, situé sur l’une des collines les plus élevée du Médoc (Cos en gascon ne signifie-t-il pas colline de cailloux !), offre en prime son palais du vin et ses chais monumentaux à la décoration orientale. La plupart de ces vins présentent une structure tannique d’une grande richesse, un nez marqué par les fruits noirs (cassis), une belle couleur grenat sombre et une charpente exceptionnelle.
Les 5 grands crus classés en 1855
Second cru
- Château Cos d’Estournel
- Château Montrose
Troisième cru
- Château Calon-Ségur
Quatrième cru
- Château Lafon-Rochet
Cinquième cru
- Château Cos Labory
Saint-Estèphe, qui fait quoi en 2012 ?
Le Saint-Estèphe recense 136 producteurs (80 coopérateurs et 56 domaines particuliers) :
- 60 Châteaux,
- 5 grands Crus Classés,
- des crus bourgeois,
- des cru artisan (Château La Peyre)
- Une cave coopérative le Marquis de Saint-Estèphe.