Agriculture biologique : L’agriculture biologique peut se définir comme un mode de production qui se fonde sur la gestion de l’activité microbienne du sol, le recyclage des déchets organiques, un meilleur équilibre des cultures, le respect de l’environnement et des équilibres naturels, la recherche d’une production dépourvue de résidus de pesticides. L’agriculture et la viticulture biologiques et biodynamiques (voir plus bas) ont connu un premier essor au début des années 1970.
Face au constat alarmiste du modèle dominant, la viticulture biologique tente d’apporter une réponse différente. Elle s’appuie sur un raisonnement global qui prend en compte l’ensemble des interactions terre-eau-plante-air- faune- flore. Elle travaille non pas à combattre les ennemis de la vigne, mais à les contenir en recréant les équilibres, à réactiver la vie des sols, à renforcer la résistance naturelle des plantes et à soutenir les cycles naturels. Elle s’interdit notamment l’usage de toute molécule phytopharmaceutique de synthèse. La viticulture biologique s’efforce de comprendre le sens et la portée de toute pratique viticole en liaison avec tous les maillons de l’écosystème.
L’histoire de l’agriculture biologique
La naissance de l’agriculture biologique se passe en Allemagne dans les années 1920. Ce n’est qu’après la seconde guerre mondiale alors que l’agriculture intensive bat son plein, que l’agriculture biologique connaît un écho en France. En 1962 est créée l’AFAB (Association Française pour l’Agriculture Biologique). Au début des années 1980, les premiers décrets et lois sont pris en France pour la création de cahiers des charges. En 1991, la Communauté européenne reconnaît officiellement l’agriculture biologique (règlement CEE n°2092). Petit à petit, la bio fait son chemin et la reconnaissance de la bio se fait grâce à la création de cahiers des charges très stricts qui réglementent la production, du travail de la terre à la récolte.
Avant 2010, le vin vraiment bio n’existait pas !
Avant 2010, Le vin bio n’existait pas en temps que tel car la vinification n’était pas encore réglementée. On parlait alors de vin issu de raisins produits en agriculture biologique. . On estimait qu’un tiers des vignerons producteurs de raisin bio avait signé une de ces chartes de vinification, que ce soit celle de la Fédération nationale de l’agriculture biologique, celle de Nature et Progrès ou bien celles des biodynamistes, Demeter et Biodyvin.
Pour pouvoir se prévaloir alors de la mention vin issu de raisins de l’agriculture biologique, les vignerons devaient souscrire à un cahier des charges homologué par le Ministère de l’Agriculture et l’Union Européenne. Au travers de ce cahier des charges, ils s’engageaient notamment à pratiquer une culture sans recourir aux engrais chimiques ni aux pesticides de synthèse, et devaient se soumettre à des contrôles réguliers opérés par les organismes certificateurs habilités par les Pouvoirs Publics. Les moûts issus de raisins « biologiques » devaient être vinifiés et élevés dans ce même état d’esprit global et avec autant d’égards que les vignes. Le maître de chai s’engageait ainsi à réduire au plus strict minimum ses interventions pour préserver l’évolution naturelle du vin, et utiliser le minimum de soufre nécessaire à sa bonne conservation.
La vinification biologique règlementée depuis 2010
Si l’agriculture biologique est réglementée en Europe depuis 2007, la vinification biologique n’a été officialisée qu’en juillet 2010. Parler de vins bios était alors un abus de langage.
Le nouveau règlement de 2010 supprime les vins issus de raisins cultivés en agriculture biologique. Ils sont remplacé par des vins biologiques, qui doivent obligatoirement, pour mériter cette mention, suivre à la fois le règlement relatif à la culture du raisin, et celui relatif à la vinification*. Ces vins certifiés ont maintenant l’obligation de comporter le logo européen sur les bouteilles.
* Ainsi sur le point du soufre, des doses maximales inférieures de 20% aux doses maximales des vins conventionnels ; ne pas recourir à des procédés comme la flash pasteurisation ou la cryo-extraction ; utilisation possible des copeaux de bois, du moment que leur traçabilité est assurée etc.
Avec ou sans OGM ?
En France pour la fédération nationale de l’agriculture biologique, la mise en place d’un label complémentaire privé, plus exigeant que le label public européen est envisagée
Pour les vignerons qui font partie de l’initiative, la question des OGM (dont les résidus sont tolérés à hauteur de 0,9% par le règlement européen) reste encore un problème. Cette marque privée veut également distinguer des modes de production traditionnels et d’authentiques vins de terroir face à la libéralisation des pratiques œnologiques, y compris au sein des AOC. L’interdiction de l’utilisation des copeaux, de l’osmose inverse, ou l’obligation d’employer des levures indigènes, pourraient par exemple y figurer.
Une formidable progression !
Entre 2001 et 2008, le nombre de vignerons qui pratiquent l’agriculture biologique a été multiplié par deux.
Aujourd’hui, on estime à 28 000 ha la surface de vignes cultivée en mode de production biologique, soit +25,2% par rapport à 2007, venant après la forte progression enregistrée en 2007/2006 (+20%).
La part du bio tend à s’accroître dans le paysage viticole français de façon importante. En 2008, il y avait 2301 exploitations viticoles bios (dont 10% en biodynamie) pour 3,3 % de la surface du vignoble, mais les chiffres sont en constante progression.
Parmi, les trois régions qui regroupaient les 2/3 des surfaces en vigne certifiées, le Languedoc-Roussillon fait aujourd’hui figure de leader.
Les régions les plus productrices de vins issus de l’agriculture biologique sont
- le Languedoc-Roussillon (30% de la surface viticole bio avec 8337 ha, en progression de 36% en 2007-2008),
- Provence-Alpes-Côte d’Azur (24% sur 6674 ha ; +26%)
- l’Aquitaine (13% sur 3763 ha ; +23%).
En considérant la proportion de bio dans le vignoble régional, le classement est différent. Ainsi, la Franche-Comté occupe la première place (10%), puis vient l’Alsace (8%), PACA (7%) et la Corse (6%).
Les quatre départements ayant plus de mille hectares de vignes en agriculture biologique sont :
- la Gironde,
- l’Hérault,
- le Gard,
- le Vaucluse.
Label, certification et chartes
1/Le label
Le label Agriculture Biologique (ou label AB) est un label de qualité français, créé en 1985. Il est défini par le Ministère français de l’agriculture qui en est aussi propriétaire. Ce label est promu par l’Agence française pour le développement et la promotion de l’agriculture biologique, dite aussi Agence Bio.
Le logo peut être apposé sur l’emballage des produits qui sont labélisés. Il est reconnaissable par son logo vert et blanc, noté « AB » (Certifié Agriculture Biologique).
D’après l’Agence bio, ce label garantit que dans le vin bio portant le label AB aucun engrais ou pesticide de synthèse n’a été utilisé. La protection du vignoble se fait uniquement avec des produits d’origine naturelle tels le soufre contre l’oïdium et le sulfate de cuivre contre le mildiou. Cette garantie est d’autant plus appréciable que la vigne consomme à elle seule 20% des quantités de pesticides utilisées en France (alors qu’elle ne représente que 3% de la surface agricole utile).
2/La certification
Un organisme de certification contrôle les exploitations au nom des pouvoirs publics pour vérifier le respect des clauses bio de la réglementation française et européenne. Le nom de l’organisme certificateur doit obligatoirement figurer sur l’étiquette avec la mention « issu de l’agriculture biologique ».
ECOCERT est de loin le plus répandu mais il en existe quelques autres :
- QNPC,
- AFAQ,
- Qualité-France,
- Qualité-Nord-Pas-de-Calais,
- Agrocert,
- Certipaq,
- Aclave,
- Ulase etc.
3/Les chartes
En attendant l’élargissement de la réglementation du vin bio, 4 cahiers des charges privés apportent des garanties supplémentaires :
- la Fnivab (Fédération nationale interprofessionnelle des vins de l’agriculture biologique) a établi une liste d’additifs autorisés ou interdits (les levures OGM par exemple),
- les labels Demeter et Biodyvin sont soumis aux règles strictes de la biodynamie,
- le label Nature et Progrès inclut des exigences concernant la gestion globale de l’exploitation.