Amboise, un château dans les vignes. On sait par son testament que Léonard de Vinci possédait un vignoble. Déjà, Louis XI en 1463, qui avait un faible pour ce vin d’Amboise, ordonna de le vendre sur le marché de Tours avant tout autre vin. C’était aussi le vin couramment servi à la table du roi François 1er. Il faut dire que le vignoble qui entoure le château d’Amboise est aujourd’hui l’un des plus beaux de Touraine avec une particularité qui le rapproche de Cahors et de Mendoza en Argentine.
Le Touraine-Amboise rouge aujourd’hui 100 % côt (ou malbec)
Depuis le XVIe siècle le côt fait partie de l’encépagement tourangeaux au point de représenter aujourd’hui 8 % des plantations. Mais il a toujours été masqué dans les assemblages, par le gamay ou le cabernet franc. Depuis 2020, et la validation d’un nouveau cahier des charges par l’INAO, Touraine-Amboise est la seule appellation à exiger que ses rouges soient 100 % Côt.
D’Amboise à Cahors jusqu’en Argentine, même cépage : le côt ou malbec
L’appellation Touraine-Amboise a inscrit le côt (nom ligérien du malbec) en tant que cépage unique pour ses vins rouges dans son cahier des charges renouvelé ; en toute légitimité puisque le côt est un cépage local depuis le XVIe siècle. Ne disait-on pas qu’il « ragaillardissait les vins faibles »? Alors pourquoi ne pas se joindre au combat que mène Cahors depuis plus de10 ans sur la valorisation du malbec en France ? Plus resserré que le Cahors avec ses 4000 ha de couverture de vignes, le vignoble d’Amboise s’étire sur une superficie de 350 ha mais va restreindre son aire d’appellation à 750 ha. Les deux cépages de par la spécificité de leurs sols produisent deux côts aux expressions différentes, plus souple en Touraine, plus charpenté dans le Lot. Décidemment le côt d’Amboise visant l’appellation communale a la cote avec ses deux cépages exclusifs : le côt pour les rouges et le chenin pour les blancs (à l’instar de la Bourgogne avec le pinot noir et le chardonnay). Mais sait-on que Léonard de Vinci qui appréciait le vin, était un véritable œnologue.
Léonard de Vinci, grand œnologue avant l’heure
Rien ne peut surprendre chez ce génie de la Renaissance. C’était également un grand amateur de vin. Il estimait (déjà) que le bon vin se fait à la vigne. Il est l’inventeur d’une méthode gardée secrète d’après une lettre datée de 1515, qui serait un véritable « traité de viticulture et d’œnologie » Pour Luca Maroni, un des experts en vins les plus renommés d’Italie : la méthode de Léonard est une succession d’observations visant à s’assurer de deux choses. Premièrement que la plante est capable d’extraire de ses propres feuilles les substances nécessaires à l’accomplissement de ses grappes, ce qui témoigne de son extraordinaire attention à la vitalité de la vigne. Deuxièmement, Léonard veut garder un fruit entier et intact d’un point de vue oxydatif. Il se plaint que la fermentation soit réalisée dans des contenants ouverts, dont tous les arômes s’échappent.
Pour aller plus loin :
Château royal d’Amboise, là où repose Léonard de Vinci – Dico du patrimoine (dico-du-patrimoine.fr)