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Amboise, le château, les vignes et Léonard de Vinci

Amboise, un château dans les vignes. On sait par son testament que Léonard de Vinci possédait un vignoble. Déjà, Louis XI en 1463, qui avait un faible pour ce vin d’Amboise, ordonna de le vendre sur le marché de Tours avant tout autre vin. C’était aussi le vin couramment servi à la table du roi François 1er. Il faut dire que le vignoble qui entoure le château d’Amboise est aujourd’hui l’un des plus beaux de Touraine avec une particularité qui le rapproche de Cahors et de Mendoza en Argentine.

Dominant à 40 m au-dessus de la Loire, la tour des Minimes. Le vignoble entoure le château royal d’Amboise sur les deux rives de la Loire. Une rampe en forme d’hélice permettait aux chevaux de rejoindre les terrasses du château depuis la ville. Photo © François Collombet

Le Touraine-Amboise rouge aujourd’hui 100 % côt (ou malbec)

Depuis le XVIe siècle le côt fait partie de l’encépagement tourangeaux au point de représenter aujourd’hui 8 % des plantations. Mais il a toujours été masqué dans les assemblages, par le gamay ou le cabernet franc. Depuis 2020, et la validation d’un nouveau cahier des charges par l’INAO, Touraine-Amboise est la seule appellation à exiger que ses rouges soient 100 % Côt.

Au-dessus d’Amboise avec vue sur le château, le domaine la Grange Tiphaine. A Amboise, leurs vieilles vignes centenaires de côt (jusqu’à 120 ans) produisent ce vin 100 % côt emblématique de ce qui est dans le nouveau cahier des charges de l’appellation. Photo © François Collombet
Les deux propriétaires, Damien et Coralie Delecheneau du domaine la Grange Tiphaine, deux passionnés qui ont créé le domaine en 2002. Ils exploitent sur les appellations Montlouis-sur-Loire, Touraine et Touraine-Amboise, 15 hectares en biodynamie. Photo © François Collombet
Dans le parc du château royal d’Amboise de nouveaux jardins apparaissent à la Renaissance confiés à un religieux napolitain, Dom Pacello da Mercogliano. Aujourd’hui, près de la seconde tour cavalière, la tour Heurtault, des topiaires de buis s’épanouissent face au logis royal. Photo © François Collombet
Sous le château d’Amboise, le caveau de dégustation. Photo © François Collombet

D’Amboise à Cahors jusqu’en Argentine, même cépage : le côt ou malbec

 Autoportrait de Léonard de Vinci (1452-1519)

L’appellation Touraine-Amboise a inscrit le côt (nom ligérien du malbec) en tant que cépage unique pour ses vins rouges dans son cahier des charges renouvelé ; en toute légitimité puisque le côt est un cépage local depuis le XVIe siècle. Ne disait-on pas qu’il « ragaillardissait les vins faibles »? Alors pourquoi ne pas se joindre au combat que mène Cahors depuis plus de10 ans sur la valorisation du malbec en France ? Plus resserré que le Cahors avec ses 4000 ha de couverture de vignes, le vignoble d’Amboise s’étire sur une superficie de 350 ha mais va restreindre son aire d’appellation à 750 ha. Les deux cépages de par la spécificité de leurs sols produisent deux côts aux expressions différentes, plus souple en Touraine, plus charpenté dans le Lot. Décidemment le côt d’Amboise visant l’appellation communale a la cote avec ses deux cépages exclusifs : le côt pour les rouges et le chenin pour les blancs (à l’instar de la Bourgogne avec le pinot noir et le chardonnay). Mais sait-on que Léonard de Vinci qui appréciait le vin, était un véritable œnologue.

Léonard de Vinci, grand œnologue avant l’heure

Rien ne peut surprendre chez ce génie de la Renaissance. C’était également un grand amateur de vin. Il estimait (déjà) que le bon vin se fait à la vigne. Il est l’inventeur d’une méthode gardée secrète d’après une lettre datée de 1515, qui serait un véritable « traité de viticulture et d’œnologie » Pour Luca Maroni, un des experts en vins les plus renommés d’Italie : la méthode de Léonard est une succession d’observations visant à s’assurer de deux choses. Premièrement que la plante est capable d’extraire de ses propres feuilles les substances nécessaires à l’accomplissement de ses grappes, ce qui témoigne de son extraordinaire attention à la vitalité de la vigne. Deuxièmement, Léonard veut garder un fruit entier et intact d’un point de vue oxydatif. Il se plaint que la fermentation soit réalisée dans des contenants ouverts, dont tous les arômes s’échappent.

Le Clos Lucé à quelques centaines de mètres du château royal d’Amboise. 800 ans d’Histoire dont 3 années transcendées par la présence de Léonard de Vinci, de 1516 à 1519. Photo © François Collombet

Pour aller plus loin :

Château royal d’Amboise, là où repose Léonard de Vinci – Dico du patrimoine (dico-du-patrimoine.fr)

Léonard de Vinci chez lui, au Clos Lucé (Amboise, vallée de la Loire) – Dico du patrimoine (dico-du-patrimoine.fr)

François

  • 1990 – Les grands vins du monde, préfacé par Gérard Depardieu. 
  • 1992 – Grands et petits vins de France, préfacé par Jean Carmet.
  • 1996 – Le guide des grands et petits vins de France, préfacé par Alain Favereau.
  • 2000 – The Flammarion Guide to World Wines
  • 2013 – Les vignobles mythiques, aux éditions Belin préfacé par Pierre Lurton (Cheval Blanc et Yquem).
  • 2014 – Prix Amunategui-Curnonsky décerné par l’APCIG (association professionnelle des chroniqueurs de la gastronomie et du vin).
  • 2016 – Cépages & Vins aux éditions Dunod.
  • 2020 – Cépages & Vins, nouvelle édition, éditions Dunod.

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