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Palmer (château Palmer) Margaux (Médoc, Bordeaux) Troisième Cru classé

Château Palmer, Margaux (Médoc, Bordeaux) Troisième Cru classé (classement de 1855), vin rouge : ce célèbre Margaux à l’étiquette noir et or serait-il depuis les années 1990, un super second (titre mérité) reléguant sa position de Troisième Cru au rang  d’un classement incohérent qui date il est vrai de 1855 ?

Sur les premières terrasses de graves qui bordent la Gironde

Le vignoble de Château Palmer, à un saut de puce de château Margaux  couvre 55 hectares répartis sur les moutonnements de la commune de Cantenac. L’essentiel des parcelles se concentrent sur un plateau de graves maigres de l’ère de Güntz, situé au sommet des croupes de l’appellation Margaux. Le plateau de Palmer est situé sur les premières terrasses de graves qui bordent la Gironde. Ne dit-on pas à Bordeaux que les grands terroirs regardent la rivière !

L’encépagement qui profite de ces profondes croupes de graves garonnaises se partage à égalité entre cabernet sauvignon et merlot (47 % chacun).

  • C’est au cabernet sauvignon que Château Palmer doit sa puissance contenue et la richesse de sa matière.
  • Le merlot sur quelques unes des meilleures parcelles exprime pleinement sa rondeur, sa générosité et sa souplesse tout en offrant son inimitable bouquet de fruits noirs.
  • Les 6 % consacré au petit verdot, par des rendements strictement limités (à 35hl/ha maximum) et des raisins à pleine maturité  jouent le rôle d’épices au sein de l’assemblage.

La production moyenne est de 140 000 bouteilles.

Second vin : Alter Ego de Château Palmer. Il se distingue par sa forte proportion de merlot (jusqu’à 60 %). La durée d’élevage en barriques est de 17 mois avec une proportion de bois neuf raisonnable (25%). Il est à boire dès sa cinquième année.

Officier, gentleman et aide de camp du Prince de Galles

En 1814, Charles Palmer (1777-1851), Major Général dans l’armée britannique, acquiert auprès de la famille de Gascq un domaine viticole (le domaine de Gascq)  auquel il laisse son nom. L’histoire (ou légende !) de cette acquisition vaut la peine d’être racontée : Gentleman, officier et aide de camp du Prince de Galles, Charles Palmer est connu à la Cour d’Angleterre pour ses conquêtes féminines et ses victoires militaires. En 1814, l’épopée de Napoléon Ier touche presque à son terme quand Palmer arrive en France avec le futur duc de Wellington. Au cours d’un trajet en diligence à travers le pays il rencontre Marie de Gascq, une jeune veuve qui cherche à se séparer d’une propriété viticole sise en Médoc. Celle-ci n’hésite pas à la comparer à Lafite-Rothschild. Convaincu autant par les arguments que par le charme de sa compagne de voyage, Charles Palmer se retrouve propriétaire du domaine. Et plus encore puisque son domaine s’étendra sur 163 ha dont 82 ha de vignes à la fin des années 1830. Mais Charles Palmer vit grand train et se voit contraint en 1843 de vendre sa propriété pour des raisons financières.

Le Palmer des frères Pereire

En juin 1853, deux grands banquiers du Second Empire, rivaux des Rothschild, Emile et Isaac Pereire, s’en portent acquéreurs pour la somme (importante à l’époque) de 413.000 francs. En Aquitaine ils vont s’illustrer également en créant une station balnéaire proche de Bordeaux, Arcachon. Ici, à Palmer, ils s’attachent aussitôt à la réorganisation du vignoble sans pourtant pouvoir hisser le Château au rang qu’il mérite lors du classement de 1855. Il n’est que Troisième Cru. Malgré cette déconvenue, ils vont pourtant continuer à embellir leur propriété en faisant construire en 1856 l’actuel château. Mais la fin du XIXe siècle ne leur est guère favorable. Les frères Pereire et leurs descendants combattent l’oïdium et le phylloxéra, surmontent la guerre de 1870, puis la Première Guerre Mondiale. Il n’y aura que la grande crise des années 1930 pour les contraindre à céder leur domaine.

Les quatre familles de Palmer

En 1938 quatre familles bordelaises, les Mähler-Besse, les Sichel, les Miailhe et les Ginestet, toutes actrices du négoce des grands vins de Bordeaux, s’unissent pour reprendre Château Palmer et lui redonner le rang qu’il mérite. Deux d’entre elles quitteront la société mais les Sichel et Mähler-Besse lui resteront fidèles. Depuis qu’elles ont fait l’acquisition de Château Palmer, les familles actionnaires ont appliqué avec constance les grands principes qui ont contribué à la prospérité de ce grand cru.

Sous la direction de Thomas Duroux

En 2004, les actionnaires confient les rênes de Château Palmer à Thomas Duroux, au poste de directeur général. Thomas Duroux ingénieur agronome est alors âgé de 34 ans.. Il a fait ses classes au sein du groupe Mondavi en Italie (Ornellaia). Il apporte avec lui 10 années d’expérience de vinification de grands vins à travers le monde : Bordeaux, Hongrie, Afrique du Sud, Californie et Toscane. Il retrouve le terroir bordelais dont il est originaire. Il est chargé de mener Château Palmer à travers une révolution tranquille : hausser toujours le niveau d’excellence, répondre à l’exigence des marchés, innover tout en respectant l’histoire. Plus qu’un renouveau ponctuel c’est un constant renouvellement que connaît Château Palmer et qui se poursuit aujourd’hui encore.

François

  • 1990 – Les grands vins du monde, préfacé par Gérard Depardieu. 
  • 1992 – Grands et petits vins de France, préfacé par Jean Carmet.
  • 1996 – Le guide des grands et petits vins de France, préfacé par Alain Favereau.
  • 2000 – The Flammarion Guide to World Wines
  • 2013 – Les vignobles mythiques, aux éditions Belin préfacé par Pierre Lurton (Cheval Blanc et Yquem).
  • 2014 – Prix Amunategui-Curnonsky décerné par l’APCIG (association professionnelle des chroniqueurs de la gastronomie et du vin).
  • 2016 – Cépages & Vins aux éditions Dunod.
  • 2020 – Cépages & Vins, nouvelle édition, éditions Dunod.

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