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Santé et vin (les bienfaits du vin sur la santé)

Santé et vin : santé ! Formule quasi incantatoire ! Elle ponctue (presque) chaque premier verre qui se boit entre amis. Alors, aurait-elle valeur de réalité ?

On le sait depuis l’Antiquité, le vin représente à lui seul toute une pharmacopée quoique qu’il se veuille aujourd’hui d’avantage comme une hygiène de vie. Cet engouement vin/santé  a véritablement explosé lorsqu’on a voulu expliquer ce qui fut appelé dans les années 1990, le french paradox. Pourquoi des populations comme celle du sud-ouest de la France, avec son cassoulet et ses foies gras, présentaient une mortalité d’origine coronarienne plus faible qu’ailleurs ?

Champagne, un antidépresseur !

Il ne se passe pas un mois sans qu’une étude paraisse pour faire la démonstration scientifique que le vin soigne, prévient, entretient, répare, protège. Alors… Champagne ! Lui aussi recèle une mine de sels minéraux (potassium, calcium, magnésium…). Rien qu’une flûte absorbée équivaut à 7 mg de zinc, d’oligo-élément indispensables à la régulation de l’influx nerveux. Mais le saviez-vous ? Avant l’invention des neuroleptiques, l’action euphorisante du Champagne le faisait utilisé comme un antidépresseur et anxiolytique grâce notamment à son apport bénéfique en lithium  et en phosphore. Avouez qu’il s’agit là d’une potion bien plus agréable que les redoutables tranquillisants chimiques d’aujourd’hui. Alors docteur ? Deux flûtes par jour…Ne pas dépasser la dose prescrite !!!

Hippocrate, Platon, Pline l’Ancien, Ambroise Paré, Pasteur, Evin et les autres

Le vin, bu modérément, serait-il le remède miracle ? Son image thérapeutique et médicamenteuse remonterait au moins jusqu’aux égyptiens, avec la découverte d’une inscription trouvée dans une tombe datant de 4000 ans avant J.-C. Hippocrate, le père de la médecine moderne, disait que le vin est une chose merveilleuse appropriée à l’homme si, en santé comme en maladie, on l’administre avec à-propos et juste mesure. Platon le recommande pour réchauffer l’âme et le corps. Pour lui c’est aussi un remède à l’austérité de la vieillesse. Pline l’Ancien, qui fut victime de l’éruption du Vésuve en l’an 79, affirmait que le vin à lui seul est un remède; il nourrit, réjouit l’estomac et amortit chagrin et souci.

Le Moyen Âge est loin d’avoir démenti ses vertus. Henri de Mondeville (1260-1320) le recommande dès le lendemain d’une opération. Si l’illustre écrivain-médecin François Rabelais en prescrit l’abus, le grand Ambroise Paré à la Renaissance le recommande et va jusqu’à appliquer des cataplasmes de vin rouge sur les blessures des patients. A partir du XVIIIe siècle, la pharmacopée établit les qualités spécifiques de chaque terroir en définissant 164 vins médicinaux. Le régent se voit ainsi prescrire par son médecin quelques précieuses fioles, car il est utile et même nécessaire pour faciliter la digestion et fortifier l’estomac du convalescent.

La plus saine et la plus hygiénique des boissons

Au XIXe siècle, on conseillait le vin de Bordeaux aux malades atteint du choléra. Rambuteau ; en 1886, ne fit-il pas ajouter du vin à l’eau contre cette épidémie ! Louis Pasteur lui-même en vantait ses vertus : la plus saine et la plus hygiénique des boissons. Avant la Seconde Guerre mondiale, un certain docteur Dougnac, apôtre de la vinothérapie (déjà !), la préconise contre l’alcoolisme. Mais, surtout, il découvre deux choses qui font depuis régulièrement l’actualité :

  • Il y a moins d’alcoolisme dans les régions viticoles.
  • la longévité des individus est supérieure dans le Bordelais à celle des autres régions de France.

Mais la fin du XXe siècle fut surtout marquée par la lutte contre l’alcoolisme, occultant l’effet bénéfique du vin sur la santé. La loi Evin de 1991 (amendée depuis), qui dans cet objectif réglemente la publicité sur le vin, en est la mesure emblématique. Il est stipulé maintenant que la publicité pour le vin peut désormais comporter des références objectives relatives à la couleur et aux caractéristiques olfactives et gustatives du produit. Ouf ! Il est possible de parler de terroir, d’arômes, de robe, etc.

Le vin, remède miracle !

Le vin contre l’infarctus. Le cholestérol apparaît comme le principal responsable de l’infarctus, en obturant les artères coronaires. On savait déjà depuis le XVIIIe siècle que le vin soulageait les douleurs des patients atteints d’angine de poitrine.   grande étude fit l’effet d’une bombe. Les résultats furent connus en 1974. Ils démontraient que, sur plus de 10 000 personnes, une consommation modérée (1 à 3 verres de vin par jour) réduisait les risques de décès par maladie coronariennes (l’infarctus). Une autre étude publiée dans la revue médicale anglaise The Lancet donnait le tableau suivant : à consommation égale, le risque de morts, par infarctus est de 1,03 pour les buveurs de bière, 1,00 pour les spiritueux et seulement 0,47 pour le vin. Aussi s’expliquait la mortalité par infarctus du myocarde 3 à 5 fois moindre, chez les français ou les italiens (gros buveurs de vin) que chez les écossais, irlandais ou nord-américains.

Le vin contre le cancer. C’est une étude de l’université de Davis en Californie qui attribue au vin rouge un certain pouvoir de protection contre le cancer. Ce vin contient en effet des polyphénols aux propriétés anti-oxydantes (en particulier, la catéchine). Un article du New York Times mentionnait sur ce sujet que la présence de resveratrol dans la peau du raisin inhiberait l’action d’agents favorisant la cancérisation. Autre découverte, l’élevage des vins en barriques de chêne engendre une substance appelée l’acutissimin A, un polyphénol actif contre les tumeurs.

  • Contre le cancer du poumon, cette propriété fut mise en évidence par des chercheurs espagnols;
  • contre le cancer de la prostate, une habitude de consommation modérée de vin rouge a de réels effets préventifs, en particulier contre les formes des plus virulentes de la maladie (Centre de recherche contre le cancer Fred Hutchinson basé à Seattle);
  • contre le cancer des ovaires, cet effet fut constaté chez les femmes qui consommeraient au moins deux verres de vin par jour, d’après les chercheurs de l’université de Queensland, à Brisbane, en Australie.

Le vin rouge protégerait les neurones. Le vin rouge contribuerait à protéger les neurones grâce aux effets bénéfiques d’une molécule présente dans la peau du raisin. Des chercheurs français, une équipe de chercheurs de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM), ont en effet obtenu des résultats encourageants pour le traitement d’affections incurables telles que la maladie de Huntington (maladie héréditaire qui entraîne la démence). Cette précieuse molécule est le resveratrol. Elle fait partie de la famille des polyphénols, connue pour ses propriétés anti-oxydantes et neuroprotectrices.

Le vin associé à l’intelligence. D’après une enquête menée par des chercheurs de l’University College de Londres, les personnes qui boivent au moins un verre de vin par semaine seraient plus aptes que les non-consommateurs à résoudre des problèmes de maths ou des exercices de grammaires (meilleure circulation du sang dans le cerveau).

Le vin contre Alzheimer. Une étude de l’Inserm sur 4 000 personnes de plus de 65 ans montre une diminution de fréquence des démences séniles et de la maladie d’Alzheimer chez les consommateurs qui boivent un quart ou un demi-litre de vin par jour.

Le vin, régime minceur ! D’après une étude menée au Danemark sur une période de 10 ans, les consommateurs de vin souffrent beaucoup moins de problèmes d’obésité que les autres (buveurs de bière ou de spiritueux).

Le vin, un puissant antibactérien. La consommation modérée de vin rouge aurait pour effet d’être un puissant antibactérien, d’après les travaux menés par l’université de l’Etat de l’Oregon. Ses effets bactéricides seraient efficaces contre la listériose et la salmonellose. On l’explique par la combinaison acides organiques-éthanol-acidité (ph bas) présente dans le vin.

Les maux et les vins

Les qualités thérapeutiques du vin concernent beaucoup d’autres fonctions physiologiques. En voici un tableau loin d’être exhaustif et seulement à titre informatif.

  • Acidose : Sancerre
  • Allergies : Corbières/Côtes du Ventoux/Vins biologiques
  • Anémie : Pomerol
  • Arthrite : Bandol
  • Arthrose : Médoc
  • Athérosclérose : Médoc/Saint-Emilion
  • Cellulite : Gros-Plant/Muscadet
  • Constipation : Anjou moelleux/Vouvray moelleux
  • Détoxication : Champagne brut
  • Diabète : Bordeaux rouges/Gaillac/Riesling
  • Diarrhées : Madiran
  • Digestion : Champagne brut
  • Diurèse : Muscadet/Chablis/Sancerre
  • Gastralgie : Sauternes/Sainte Croix du Mont
  • Goutte : Crépy/Seyssel
  • Hypertension : Champagne brut
  •  Obésité : Bordeaux rouges
  • Rhumatismes : Crépy/Sylvaner
  • Troubles cardiaques : Champagne brut
  • Uricémie : Sancerre

Enfin à titre de conclusion, écoutons la prescription du professeur Jean Saric, Service de chirurgie viscérale et de transplantation hépatique du groupe hospitalier Saint-André de Bordeaux qui déclarait : Buvez du bon vin avec vos amis en dose correcte et vous vivrez centenaire. Jean Saric est, il est vrai, propriétaire, du château Turon-La Croix (un Bordeaux supérieur  de l’Entre-deux-Mers).

A votre santé !

François

  • 1990 – Les grands vins du monde, préfacé par Gérard Depardieu. 
  • 1992 – Grands et petits vins de France, préfacé par Jean Carmet.
  • 1996 – Le guide des grands et petits vins de France, préfacé par Alain Favereau.
  • 2000 – The Flammarion Guide to World Wines
  • 2013 – Les vignobles mythiques, aux éditions Belin préfacé par Pierre Lurton (Cheval Blanc et Yquem).
  • 2014 – Prix Amunategui-Curnonsky décerné par l’APCIG (association professionnelle des chroniqueurs de la gastronomie et du vin).
  • 2016 – Cépages & Vins aux éditions Dunod.
  • 2020 – Cépages & Vins, nouvelle édition, éditions Dunod.

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