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Stabilisation tartrique (vinification)

Stabilisation tartrique (vinification) : dans le vin, des cristaux (cristaux de tartre ou bitartrate de potassium ou KHT) peuvent se former* au fond de la bouteille ce qui n’altèrent en rien à la qualité du vin. Le tartre n’a rappelons le, ni goût, ni odeur. Ils procurent même une certaine fraîcheur gustative ou même rondeur et saveur lorsque le vin est très riche en acidité.

Précipitation tartrique ou cristallisation

Le bitartrate de potassium se trouve dans le vin, à l’état instable de super saturation, ce qui peut, dans certaines conditions, générer la formation de cristaux en cas par exemple de basses températures. Ce phénomène est appelé précipitation tartrique ou cristallisation. Mais ce sel peut être soluble sous certaines conditions de températures et de pression.

*Incident sans conséquence qui peut faire suite à une légère erreur de vinification due au fait que le vin n’ait pas été gardé suffisamment longtemps à basse température ou tout simplement que la stabilisation chimique ne soit pas totalement terminée. Le consommateur peut aussi constaté après l’achat d’une bouteille, des précipitations tartrique si par exemple il a laissé son vin stocké trop longtemps à basse température, entre 0 à 2°.

Comment stabiliser le vin ?

La stabilisation tartrique peut intervenir pendant ou après la fermentation, ou avant la mise en bouteilles lors de la stabilisation du vin. Mais cette stabilité va dépendre de certains facteurs dont  la teneur en acide tartrique, la concentration en ions potassium et calcium, le pH, la concentration en éthanol, la température et la présence de colloïdes (mélange d’un liquide et d’une suspension de particules solides de très petites tailles) dits protecteurs.

Les différents traitements

Pour prévenir la précipitation des sels tartriques, il existe différentes techniques :

1/ L’ajout d’acide métatartrique au vin instable. Cette molécule prévient la croissance de cristaux (bitartrate de potassium).

2/ La stabilisation à froid, fréquemment utilisée, le vin est refroidi à la limite de la congélation vers -4°C, puis maintenu à cette température pendant une semaine environ avant d’être filtré à froid. Le froid provoque le dépôt de cristaux de tartrate de potassium. Cette technique peut être accélérée grâce à l’addition de crème de tartre (solution de micro cristaux de tartrate de potassium) qui joue le rôle d’initiateur de la cristallisation. Une fois formés, les cristaux poussent puis sont éliminés par filtration. Mais attention ! Ce procédé peut entraîner une dissolution importante de l’oxygène non souhaitable pour les vins blancs et rosés s’il est mal maîtrisé.

3/ L’électrodialyse. Le vin circule entre des plaques de potentiels électriques différents. Cette différence de potentiel provoque la migration des ions à travers une membrane sélective, réduisant ainsi la charge ionique du vin. En fonction de l’objectif recherché on utilisera différents types de membranes.

4/ les mannoprotéines.  Une constatation ! Le vin élevé plusieurs mois sur lies est plus stable vis à vis des précipitations tartriques et peut ne pas nécessiter de traitement de stabilisation supplémentaire. Les mannoprotéines (protéines associées au manose) libérées par les parois des levures possèdent un réel effet inhibiteur sur les précipitations tartriques. Il existe actuellement sur le marché 2 spécialités commerciales (Mannostab™ et Claristar™). Ces spécialités, entièrement neutres d’un point de vue organoleptique s’utilisent avant ou après filtration à des doses variant de 10 à 40 g/hl de vin (spécialité solide) et de 1 à 1,25 l/ 10 hl de vin (spécialité liquide). La dose précise doit être déterminée par des essais préalables.  Leur coût d’utilisation demeure assez élevé.

5/ les CMC ou carboxyméthylcellulose. Ces produits dérivés de la cellulose et utilisés depuis des années en agroalimentaire pour augmenter la viscosité, bloquent complètement les précipitations tartriques à des doses très faibles (de 2 à 5 g/hl) soit 1/200e  des doses maximales utilisées en agroalimentaire. Il s’agit d’un produit stable dans le temps au coût de revient modique et qui est autorisé sur vins blancs, rosés et rouges depuis août 2009.

6/ Stabilisation tartrique par traitement aux échangeurs de cations

Cette opération(admise aujourd’hui par OIV) pour obtenir la stabilité tartrique du vin consiste à faire passer le vin à travers une colonne de résine polymérisée* qui réagit comme un polyélectrolyte insoluble dont les cations sont susceptibles d’être échangés avec les cations du milieu environnant.

* Les résines doivent répondre aux prescriptions du Codex oenologique international et ne pas entrainer de modifications excessives de la composition physico-chimique et des caractères sensoriels du vin.

Ce qui est autorisé et interdit en bio

Autorisés :

  • froid / froid avec ensemencement en bitartrate de potassium (frigories / filtration à froid);
  • acide métatartrique.

Interdits :

  • électrodialyse;
  • résines échangeuses de cations;
  • gomme de cellulose (en rouge déconseillé);
  • mannoprotéines (faibles instabilités).

François

  • 1990 – Les grands vins du monde, préfacé par Gérard Depardieu. 
  • 1992 – Grands et petits vins de France, préfacé par Jean Carmet.
  • 1996 – Le guide des grands et petits vins de France, préfacé par Alain Favereau.
  • 2000 – The Flammarion Guide to World Wines
  • 2013 – Les vignobles mythiques, aux éditions Belin préfacé par Pierre Lurton (Cheval Blanc et Yquem).
  • 2014 – Prix Amunategui-Curnonsky décerné par l’APCIG (association professionnelle des chroniqueurs de la gastronomie et du vin).
  • 2016 – Cépages & Vins aux éditions Dunod.
  • 2020 – Cépages & Vins, nouvelle édition, éditions Dunod.

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