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Languedoc, cette AOP qui en 15 ans a imprimé sa marque dopée par le rosé

En 15 ans, le vignoble languedocien n’est plus le même. Il a été chamboulé par une véritable révolution. Elle s’est opérée par l’AOP Languedoc née dans le sillon des Coteaux du Languedoc. Non content de les supplanter, l’AOP Languedoc s’est taillé un empire. Il s’étend aujourd’hui des portes de Nîmes jusqu’à Collioure. Il couvre le vignoble de toutes les aires d’appellations contrôlées du Languedoc et du Roussillon. Une position qui lui confère une position dominante avec 10 000 ha de vignes en appellation AOP du Languedoc couvrant 531 communes sur 4 départements (l’Hérault, le Gard, l’Aude et les Pyrénées Orientales). De plus, depuis 2022, l’appellation a modifié son cahier des charges avec 3 mesures agro-environnementales en lien avec le terroir. Ainsi, l’AOP Languedoc permet la plantation de cépages complémentaires historiques de variétés autochtones (piquepoul noir ou œillade) et même étrangères (le sicilien, nero d’Avola, l’italien, montepulciano ou le grec, assyrtiko).

Les 15 ans de l’AOP Languedoc : conférence de presse novembre 2022 à Paris. De gauche à droite : Olivier Legrand, délégué général du Conseil interprofessionnel des vins du Languedoc ; Jeanne Fabre, présidente du Salon Millésime Bio, vigneronne au château de Luc (Famille Fabre) ; Laurent Roy, directeur général de l’agence de l’eau ; Jean-Benoît Cavalier, président du syndicat de l’AOP Languedoc, vigneron au château de Lascaux (Pic Saint-Loup). Photo © François Collombet

AOP Languedoc, 1ère appellation en volume des AOP du Languedoc

Les chiffres sont à l’avenant. 250 000 hl (près de 34 millions de bouteilles), soit 25 % de la production. L’AOP Languedoc est aujourd’hui, la 1ère appellation en volume des AOP du Languedoc. Depuis près de 10 ans, l’AOP Languedoc a vu émerger la reconnaissance de 4 appellations : 2013 : Picpoul de Pinet ; 2014 : Terrasses du Larzac ; 2015 : La Clape et en 2017 : Pic Saint-Loup. D’autres AOP sont en devenir dans les 5 prochaines années : Grès de Montpellier (Hérault), Pézenas (Hérault), Sommières (Gard), Saint-Christol (Hérault), Quatourze (Aude), Saint-Saturnin (Hérault), Montpeyroux (Hérault), Saint-Georges-d’Orques (Hérault), La Méjanelle (Gard), Cabrières (Hérault), Saint-Drézéry (Hérault).

Fontfroide, parcelle de mourvèdre pas encore vendangée (fin septembre), au pied du château forteresse de Saint-Martin de Toques près de Narbonne. Photo © François Collombet

Les rosés, moteur de la croissance de l’AOP Languedoc

Les rosés produits en AOP Languedoc représentent les deux tiers des volumes de l’ensemble des appellations (les vins rouge 35 % et les vins blancs 10 %). Avec une production de rosés qui ne cesse de croître et des ventes qui augmentent à l’export, le rosé est devenu le moteur de la croissance de l’AOP Languedoc. En 9 ans, les volumes exportés ont progressé de + 125 %. Aujourd’hui, cette couleur représente la moitié des ventes de l’AOP Languedoc à l’export soit l’équivalent de 11,5 millions de cols. Résultat, le rosé, fer de lance de l’AOP Languedoc, crée une dynamique dont profite le rouge et le blanc.

Gérard Bertrand vigneron : ces 15 ans sont 15 ans d’audace. Il a fallu réinventer l’appellation, lui donner un nouveau positionnement et impulser à ses vins un style à la qualité propre. Nous sommes aujourd’hui, la première maison à vendre de l’AOP Languedoc en France et dans le monde, notamment en rosé avec notre cuvée Côte des Roses présente dans 100 pays. Photo © François Collombet (photo d’archive).

Languedoc, une AOP premium qui reste accessible

En 15 ans, l’AOP Languedoc s’est valorisée en France comme à l’international. Elle s’est positionnée au cœur du marché premium mais accessible. Des prix qui permettent de retrouver une bouteille entre 5 € et 7 € en grande distribution, de 8 € à 15 € à la vente au caveau. Les sites d’e-Commerce proposant des vins autour de 15 €. Quant aux cavistes, leur offre tourne autour de 10 € et 20 € pour les rosés et de 15 € à 20 € pour les rouges.

A noter que l’AOP Languedoc fait partie du top 10 des appellations les plus représentées chez les cavistes, avec les Côtes du Rhône, Sancerre ou Châteauneuf-du-Pape.

Arnaud Moynier, carrure de rugby est à la tête d’une propriété familiale (Domaine Coste-Moynier) à Saint-Christol. Fils d’un père vigneron et d’une mère enseignante en lettres, il est né à Montpellier. Il est marié, père d’un enfant. Il est œnologue de profession et diplômé de Montpellier Business school commerce international. Il est (également !) maire de Beaulieu depuis 14 ans et conseiller de Montpellier Méditerranée Métropole et suppléant de la députée. Belle dégustation de son syrah grenache issu d’un terroir de purs galets. Ça donne cela ! Toute l’expression des grands vins issus de terroir de Villafranchien. De la couleur, des arômes de fruits noirs qui se confondent aux notes de sous-bois, de cuir. La complexité à l’état pur. Notre fierté ! ajoute-t-il. Photo © François Collombet

AOP Languedoc, 45 % de la production exportée

L’appellation Languedoc s’exporte plus que la moyenne des AOP du Languedoc (45 % contre 39 %). Les Etats-Unis représentent le premier marché de l’appellation Languedoc. A lui seul, il absorbe 30 % des exportations, tirées par les rosés, loin devant la Chine (15 à 17 % des exportations), le Canada et la Belgique (à 10 %) et un trio autour de 5-7% composé du Royaume-Uni, de l’Allemagne et de la Suisse.

Climat, eau, biodiversité : les 3 grands défis de l’AOP Languedoc

Aujourd’hui, 30 % des vignerons sont engagés dans des démarches environnementales comme l’agroforesterie, la biodiversité… dont 15 % en bio.

Face à l’évolution du climat, à la raréfaction des ressources en eau, à la diminution des rendements et à l’hétérogénéité des récoltes, l’AOP Languedoc place l’agro-environnement au cœur de ses priorités. « Il nous faut tout changer de nos pratiques culturales si nous voulons assurer la pérennité de notre vignoble, contribuer à la valorisation économique de notre appellation et consolider la confiance des consommateurs à l’égard de nos vins » insiste Jean-Benoît Cavalier, président du syndicat de l’AOP Languedoc et vigneron lui-même au château de Lascaux en Pic Saint-Loup.

Les 3 mesures pour préserver l’eau

L’assyrtiko fascinant cépage venu de l’île de Santorin (dans le sud des Cyclades en mer Egée) serait-il tout à la fois, son chardonnay et son sauvignon ? C’est un cépage rare et sans doute l’une des plus grandes variétés qu’on puisse trouver dans le bassin méditerranéen.

En 2022, le syndicat de l’AOP Languedoc modifiait son cahier des charges en introduisant 3 mesures agro-environnementales pour préserver l’eau :  interdiction du paillage plastique, du désherbage chimique des tournières et limitation du désherbage de l’inter rang. Un seul but, une meilleure pénétration de l’eau dans les sols avec augmentation de sa capacité de rétention en améliorant la qualité de l’eau souterraine et de ruissellement.

Introduction de cépages plus résistants

Le cahier des charges de l’appellation vient d’introduire des cépages plus résistants, des variétés autochtones (piquepoul noir, œillade noir) et une série de cépages siciliens (Nero d’Avola), italien (Montepulciano) et grec (Assyrtiko). Des pieds de vignes plus résistants, c’est évidemment moins de chimie, de soufre, de cuivre utilisé pour lutter contre les maladies. Des cépages qui ont été expérimentés pendant 3 ans dans le vignoble. Ils sont aujourd’hui prêts à être introduits dans les assemblages.

Assyrtiko, très grand cépage venu de Santorin (Grèce) (dico-du-vin.com)

A la dégustation, de gauche à droite, une sélection de 5 AOP Languedoc : 1/domaine Le Nouveau Monde (L’Estanquier) AB 2019 syrah, mourvèdre d’Anne-Laure Borras 2/Clos des Ors (Le Vieux Charles) AB, biodynamie 2021 grenache, syrah d’Alexandre Thouroude 3/Château de Luc (L’Orangerie de Luc) AB, HVE 3 syrah, grenache, carignan 2020 de Clément Fabre 4/Mas d’Arcay (Magalona) 2020 5/Domaine Coste-Moynier (Languedoc, Saint-Christol) AB syrah, grenache 2020 d’Arnaud Moynier. Photo © François Collombet
Le vignoble du domaine du Vieux Chai se situe sur le terroir de Roquebrun-Saint-Chinian (près du hameau le Ceps). Il est pour l’essentiel constitué de petites parcelles entourées de garrigue ; ciste, menthe sauvage, thym, romarin, genévrier…Il s’étend sur 10 ha répartis sur des sols argilo-calcaire près de l’Orb et sur des coteaux de schiste au-dessus de la route. Près de la rivière, une oliveraie d’une cinquantaine d’arbres plus que centenaire. On voit aussi au milieu des vignes du domaine, la chapelle Saint-Poncian de Ceps restaurée entre 1990 et 2010 (Photo FC)

François

  • 1990 – Les grands vins du monde, préfacé par Gérard Depardieu. 
  • 1992 – Grands et petits vins de France, préfacé par Jean Carmet.
  • 1996 – Le guide des grands et petits vins de France, préfacé par Alain Favereau.
  • 2000 – The Flammarion Guide to World Wines
  • 2013 – Les vignobles mythiques, aux éditions Belin préfacé par Pierre Lurton (Cheval Blanc et Yquem).
  • 2014 – Prix Amunategui-Curnonsky décerné par l’APCIG (association professionnelle des chroniqueurs de la gastronomie et du vin).
  • 2016 – Cépages & Vins aux éditions Dunod.
  • 2020 – Cépages & Vins, nouvelle édition, éditions Dunod.

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