Le pinot noir, quel cépage, autre que le cabernet sauvignon pourrait lui faire de l’ombre ? En France, la tradition champenoise l’exploite en blanc (le fameux Blanc de Noirs) ou l’assemble au chardonnay (un descendant du pinot noir par le gouais blanc) et au meunier (mutation cotonneuse lui aussi du pinot noir). Mais c’est la Bourgogne, sa terre natale qui lui offre ses vins rouges les plus grandioses : Clos de Vougeot, Romanée-Conti, Chambertin, Corton, Pommard, Volnay… voire aussi la Côte Chalonnaise, Mercurey, Givry ou encore Rully. Faudrait-il alors oublier son caractère rosé qui marque l’appellation Marsannay, celle qui ouvre la prestigieuse Côte de Nuits. Ce cépage sensible né dans une région septentrionale possède cette qualité à muter sur le plan génétique. Aussi s’est-il parfaitement adapté lors de sa longue histoire à bien des réchauffements et refroidissements que la Bourgogne a traversés. Il a su admirablement évoluer suivant les goûts et les pratiques d’hier et d’aujourd’hui, de l’Europe au nouveau monde.
A la conquête du monde
Dans les années 1960, 8 000 ha de pinot noir sont plantés en France. Aujourd’hui, on en compte environ 30 000 ha, dont 10 580 ha pour la seule Bourgogne sur les 100 000 ha au niveau mondial. Le pinot noir est le dixième cépage le plus planté au monde. Il occupe 2 % du vignoble mondial ayant presque doublé sa surface en dix ans. Il est présent depuis les moines cisterciens en Allemagne et en Autriche. Il a conquit avec éclat la Suisse. Encore faudrait-il citer l’Italie où il est cultivé dans le nord-est du pays (Oltrepo Pavese en Lombardie près de Pavie, Trentin-Haut Adige, sur la rive gauche de l’Adige) sans parler du très apprécié cépage montepulciano dont il serait apparenté à l’instar du lagrein associé également à la syrah et au dureza (vieux cépage ardéchois). Autres pays prometteurs : le Chili dans les vallées de Casablanca et de San Antonio au sud de Valparaiso ainsi qu’en Afrique du Sud (partie la plus méridionale du pays, dans les secteurs de Walker Bay dont Upper Hemel-en-Aarde Valley et de Cape Agulhas). Mais sans conteste, ses nouvelles terres de conquête sont depuis le début du XXIe siècle, 4 régions du nouveau monde : la Nouvelle-Zélande, l’Australie, la Californie et l’Oregon… (voir plus bas).
Maître absolu de la Bourgogne
Le pinot noir est le maître absolu de la Bourgogne (titre qu’il partage avec le chardonnay). Ce très grand cépage qui laisse entrapercevoir un soupçon d’ambiguïté au charme quasi féminin, est sans doute le seul cépage sous le climat septentrional que connaît la Bourgogne (un climat à risque donc) à donner autant de grands vins. Les 25 grands crus rouges* (sur 33 grands crus) de Bourgogne sont tous issus du pinot noir et tous en Côte de Nuits à une exception près, le Corton, seul grand cru rouge de la Côte de Beaune.
*Liste des 25 grands crus rouges de la Bourgogne : Chambertin, Charmes-Chambertin, Mazoyères-Chambertin, Griotte-Chambertin, Ruchottes-Chambertin, Chapelle-Chambertin, Chambertin-Clos-de-Bèze, Latricières-Chambertin, Mazis-Chambertin, Clos-Saint-Denis, Clos-de-la-Roche, Clos-des-Lambrays, Clos-de-Tart, Bonnes-Mares, Musigny, Clos-de-Vougeot, Echezeaux, Grands-Echezeaux, La Romanée, Romanée-Conti, Romanée-Saint-Vivant, Richebourg, La Tâche, La Grande-Rue, Corton.
Le pinot noir, sa genèse
Les vestiges d’une vigne datant du 1er siècle de notre ère ont été découverts récemment à Gevrey-Chambertin. S’agirait-il de pinot noir comme beaucoup aimeraient le croire connu à l’époque sous le nom d’allobrogica ? Son histoire comme on le voit est étroitement liée à celle de la Bourgogne. Le pinot noir est issu de vignes sauvages locales qui furent sélectionnées d’une manière empirique en utilisant notamment les résidus de récolte comme engrais. Les pépins germaient et si la vigne devenait belle et productrice, on la multipliait en lui donnant un nom. Rien de plus simple ici puisque la grappe du pinot noir ressemble à une pomme de pin (pinot en vieux français).
On lui attribue la paternité de 16 cépages
Des pinots noirs, il en existait alors une variété infinie. Et c’est ainsi que les noiriens (nom donné au pinot noir) ont donné toute la famille des pinots (blanc, rouge, gris, meunier, noir, teinturier). Puis une foule de cépages a pu naître du croisement noiriens et gouais à l’origine de toute la famille des gamays (teinturiers, rouge à jus blanc et blanc), du chardonnay, de l’aligoté, du melon… Une étude de l’Université Davis donne au pinot noir la paternité de près de seize cépages*. Au XIIIe siècle, l’ordre de Cîteaux (les cisterciens) devient le propagateur en Europe du vignoble bourguignon et de ses deux cépages emblématiques, le pinot noir et le chardonnay. On assiste alors à un afflux de donations, aux défrichements de nouvelles zones de plantation, à des créations de celliers à Meursault, Aloxe-Corton et surtout à Vougeot d’où sortira le Clos de Vougeot, véritable monument à la gloire de dieu… et du pinot noir. Il a été le premier cépage à être officiellement reconnu et nommé en 1375 dans les registres hospitaliers de Beaune sous le nom de pinot noir ou plant fin jusqu’au fameux édit de Philippe Le Hardi qui, en 1395 bannit le gamay de Bourgogne éliminant ainsi toute concurrence. Noirien est encore synonyme de pinot noir en Bourgogne dans le parler régional. On parlait du franc noirien sous le règne des premiers ducs de Bourgogne (XIIIe siècle). Mais sait-on que le pinot noir n’a pas toujours été aussi omniprésent en Bourgogne. Il y était même minoritaire handicapé par son faible rendement (environ 35 hl/ha aujourd’hui) ; un cépage qualifié d’ingrat, sensible aux maladies et dont les jus sont délicats à extraire, à la maturité très précoce. On le mélangeait donc avec d’autres cépages Il ne s’est imposé en Bourgogne qu’à l’époque contemporaine.
*Quelques uns de ces différents croisements : noirien X argant rapporté d’Espagne par les romains : le césar (cépage autorisé dans l’Yonne ; noirien X cot : le romorantin (cépage de l’appellation Cours Cheverny) ; noirien X savagnin, originaire du Jura : le trousseau…
Réduction de sa diversité génétique
La diversité génétique qui fit autrefois la richesse et toute la complexité du pinot noir s’est trouvée réduite par le système du clonage* introduit dans les années 1970-80. Les clones ont en quelque sorte standardisé, les pinots privilégiant ceux qui produisaient de la couleur et de l’alcool* (47 clones sont agréés aujourd’hui) conduisant inéluctablement à la réduction de sa diversité génétique. Mais pour les vignerons désireux de conserver le patrimoine génétique de leur domaine ou d’améliorer la qualité de leur pinot noir, sans pour autant prendre de risque sanitaire, certains pépiniéristes proposent aujourd’hui des prestations de sélection massale. C’est une sélection qui était pratiquée avant l’arrivée des clones. Elle consiste à repérer des parcelles âgées pour sélectionner des souches présentant une diversité variétale intéressante (les plus beaux plants de vignes des meilleures parcelles par exemple) puis à prélever des fragments de sarment et les multiplier, pour ensuite les replanter. La sélection massale ne peut s’opérer que sur des parcelles plantées avant l’apparition des clones. Peut-on ainsi trouver du pinot noir à grappes lâches, du pinot noir teinturier ou du pinot noir à port érigé (pinot droit).
*Clone et sélection clonale : un clone est un plant de vigne descendant d’une souche sélectionnée pour ses caractéristiques ainsi que pour son état sanitaire. La sélection clonale consiste à sélectionner dans les vieilles vignes les plants indemnes de certaines maladies (des maladies à virus notamment pour lesquelles aucun moyen de lutte n’a été trouvé), d’effectuer des tests sanitaires et s’ils sont positifs, de multiplier le plant. Des pinots qu’il faudrait aujourd’hui diriger vers une maturité plus lente pour contrebalancer l’avancée des vendanges, conséquences du réchauffement climatique.
Face au réchauffement climatique
Jean-Claude Rateau* est vigneron à Beaune. C’est l’un des pionniers de la biodynamie en Bourgogne). Il a créé son domaine, aujourd’hui de 8 ha qu’il conduit en biodynamie depuis plus de 30 ans (certifié Ecocert). Il produit notamment en rouge, un Gevrey-Chambertin, deux Beaune Premiers Crus (Les Bressandes et Les Reversées)… J’ai vingt parcelles, et je fais vingt vins différents aime-t-il à dire. Dans le magazine Télérama parlant du réchauffement climatique, il se pose la question de savoir si dans l’avenir, on pourrait offrir des vins identique aux grands bourgognes rouges d’aujourd’hui : on a le choix entre changer de cépage… ou changer de vin. Car en 2003, on a obtenu des vins magnifiques, mais pas bourguignons du tout, épicés, alcoolisés, on croirait des côtes-du-rhône ! Homme de l’Est, je préfère la fraîcheur, l’acidité… Pour garder l’identité des vins de Bourgogne, il nous faut donc tester nos vieilles variétés, ou même des cépages étrangers nés du pinot. Il préconise de les complanter (technique qui consiste à remplacer dans une vigne les souches mortes ou manquantes par un jeune plant de la même variété, le complant) permettant aux plants clonés de trouver de nouveaux équilibres et cette complexité qui fait le charme du pinot noir.
*Jean-Claude Rateau est président du GEST (Groupement d’étude et de suivi des terroirs), association de vignerons à qui l’on doit le conservatoire des cépages anciens (jusqu’à 52) qui furent plantés un jour en Bourgogne (un demi-hectare au cœur du Mont-Battois à Savigny-les-Beaunes). Ce conservatoire se situe juste à côté du vignoble expérimental de l’ATVB (Association technique viticole de Bourgogne). Le GEST a entrepris d’établir des cartes géologiques comme celle de la Montagne de Corton pour mieux adapter les pratiques aux différents types de sols.
Pinot noir, la Californie avant la Champagne
Second vignoble mondial de pinot noir derrière la Californie, la Champagne se place avec 13 044 ha, devant la Bourgogne (10 580 ha). Vient ensuite en France le Languedoc-Roussillon (2100 ha), le val de Loire dont le Poitou et l’Auvergne (2020 ha), l’Alsace où il occupe 1691 ha puis le Jura (287 ha) et la Savoie (110 ha). A lui donc les grands champagnes, ceux de la Montagne de Reims et de la Côte des Bar. Il se distingue par des arômes de fruits rouges et une structure marquée, apportant à l’assemblage du corps et de la puissance.
L’Allemagne, troisième producteur mondial de pinot noir
Porté par les moines cisterciens, le pinot noir a essaimé au Moyen Âge partout en Europe où il sut admirablement s’acclimater. Au-delà du Rhin, après l’Alsace qui le reconquiert (voir plus bas), l’Allemagne est son troisième plus gros producteur (12 000 ha soit 11,6 % du vignoble allemand) avec Baden, sa première région de production (5800 ha) mais il est aussi très présent et très populaire dans d’autres régions viticoles (Palatinat, Ahr*, Pfalz, Rheinhessen ou Württemberg). Ne le nomme-t-on pas, en l’honneur de son pays d’origine, Blauer Burgunder en Autriche, Blauer Spätburgunder en Allemagne. Il donne des vins d’un rouge très pâle, à confondre presque avec le rosé ! Le pinot noir allemand est à la mode, il jouit d’une renommée internationale rivalisant aujourd’hui avec ce qui se fait de mieux lors de concours nationaux et internationaux. Un producteur autrichien Gerhard Markowitsch sur le terroir de Carnuntum (sol de loess calcaire, d’argile et de gravier du Danube) au cœur de l’Europe centrale, est devenu la star internationale du pinot noir. Une dégustation qui eut lieu à Singapour en 2011, plaçait son pinot noir au dessus de la Romanée-Conti et ceux de producteurs aussi prestigieux que Felton Road en Nouvelle-Zélande, Bass en Australie, et Serene en Oregon. Il est intéressant de noter que le pinot noir est apparenté localement au saint-laurent, cépage très présent en Autriche appelé également schwarzer burgunder (pinot noir) en Alsace mais qui donne des vins plus corsé, de couleur plus intense et aux tanins plus puissants.
*Jean Stodden produit dans la vallée de l’Ahr, un affluent du Rhin, l’un des meilleurs Spätburgunder (pinot noir) du monde sur un domaine de 6,5 ha pour une production annuelle de 45 000 bouteilles.
En Alsace, il y a fait sa place
Que reste-t-il de ces nombreux vins rouges du Moyen Âge sur ces terres alsaciennes toutes acquises aujourd’hui aux vins blancs si ce n’est le pinot noir ? Après avoir presque disparu d’Alsace, ce cépage à maturité précoce est de retour ! Il s’est parfaitement adapté aux sols calcaires du terroir alsacien. Il couvre aujourd’hui 10 % des terres plantées*, offrant à l’Alsace son seul vin rouge d’appellation. Traditionnellement vinifié en rosé, il l’est de plus en plus en rouge, mis à vieillir en foudres traditionnelles ou en pièces de chêne. Le pinot noir a le paradoxe de donner à l’Alsace des vins peu tanniques mais bien charpentés, assez expressifs et fruités (petits fruits rouges avec des notes de cassis et de framboise). Remarquerait-on une pointe de vanille et de sous bois lorsqu’il est élevé en foudre ! Il se garde de 2 à 10 ans.
*1360 ha pour le pinot noir « pâle et traditionnel » (vin rosé plus ou moins foncé) et seulement 224 ha pour le pinot noir vinifié en rouge.
Le pinot noir suisse : Too Good to be Exported*
En Suisse, le pinot noir a détrôné le chasselas pour devenir le plus important cépage du pays avec 4430 ha (sur un vignoble de 15 000 ha). Il joue aujourd’hui sans complexe dans la cour des grands. Rien que pour le Valais, premier canton viticole suisse (4900 ha), il couvre à lui seul, 1600 ha. Il est notamment remarquable sur les calcaires de la région de Salquenen et de Sierre. Dans le Grisons situé dans les Alpes au sud-est de la Suisse (région la plus chaude de Suisse alémanique), il est aujourd’hui avec un peu plus de 300 ha, le cépage emblématique du canton représentant 78 % du vignoble. Il y fut implanté vers 1630 au retour des mercenaires ayant servis dans les armées du roi de France. Quelques uns de ses vignerons ont pris l’habitude de le présenter dans une hiérarchie toute bourguignonne (Village, Premier Cru, Grand Cru). Cette « Bourgogne suisse » telle qu’on a pu la qualifier s’étend le long du Rhin de Bonaduz à Fläsch. Partout en Suisse, le pinot noir a le vent en poupe, il offre un très bon rapport qualité/prix. Lors du dernier (la 19e édition) Mondial des Pinots qui eut lieu à Sierre en Suisse en septembre 2016, sur les 1347 vins de pinot inscrits par 470 producteurs de 24 pays, la Suisse raflait 84 médailles (le Valais 28, les Grisons 20, le canton de Vaud 8 et Neuchâtel 6). Précisons que les pinots d’Allemagne ne furent récompensés que de 15 médailles et la France… que de 7 (!). Prix du meilleur pinot du concours, le Pinot Noir Pfyfoltru 2015, AOC Valais, Soleil de Varone, Varen. Autre palmarès, le Grand prix du vin suisse 2016 récompensait 3 pinots noirs :
- 1/Pinot Noir Uris, Davaz 2014, Weingut Davaz, Fläsch (Canton des Grisons)
- 2/Domaine de Chantemerle 2015, Tartegnin (Canton de Vaud)
- 3/Pinot Noir 2013, Strickhof Wülflinger Trotte, Winterthur (Canton de Zurich)
* Ainsi titrait la publication Robert Parker’s Wine Advocate, résumant ainsi son article sur la grande qualité des pinots suisses.
Le nouveau monde, un irrésistible attrait pour le pinot noir
Ses 3 terres de conquête
1/La Nouvelle-Zélande s’arroge le pinot noir
Avec 5425 ha et 15 % de la production viticole néo-zélandaise, le pinot noir commencerait-il à faire de l’ombre au chardonnay ? Dans les années 60, il était surtout cultivé dans les régions d’Auckland et de Hawke’s Bay. Depuis, la région de Marlborough en a planté massivement au point de représenter aujourd’hui près de la moitié des surfaces (voir le mythique Sacred Hill prospérant à l’ombre du Puketapu, montagne sacrée en Maori). Longtemps, Martinborough fut le vignoble emblématique du pinot noir en Nouvelle-Zélande. Cette position revient aujourd’hui à des secteurs plus qualitatifs comme Central Otago, Waipara et Nelson.
Les 7 grandes régions productrices de pinot noir en Nouvelle-Zélande
- Marlborough (île du Sud) : 2367 ha
- Central Otago (île du Sud) : 1366 ha
- Martinborough/Wairarapa (île du Nord) : 478 ha
- Hawke’s Bay (île du Nord) : 315 ha
- Waipara (île du Sud) : 267 ha
- Nelson (île du Sud) : 185 ha
- Canterbury (île du Sud) : 53 ha
Quelques uns des meilleurs producteurs de pinot noir de Nouvelle-Zélande
- Kusuda (Martinborough)
- Bell Hill (Canterbury)
- Mountford (Waipara)
- Neudorf Vineyards (Nelson)
- Pyramid Valley (Canterbury)
2/En Australie, Victoria règne sur le pinot noir
Le meilleur pinot noir d’Australie est produit essentiellement par trois régions : la Péninsule de Mornington (au sud-est de Melbourne dans l’État de Victoria), la Tasmanie, située à 240 km de la côte sud-est de l’Australie et séparée par le détroit de Bass et la Vallée de Yarra à une heure au nord-est de Melbourne. Peut s’y ajouter deux autres secteurs : Adelaide Hills et Geelong. L’Australie produit aujourd’hui, 43 223 tonnes de pinot noir provenant de vignes couvrant 4948 ha.
Les meilleures régions productrices de pinot noir d’Australie
- La Vallée de Yarra (Victoria) à l’est de Melbourne avec 135 wineries qui produisent du pinot noir dont Coldstream Hills, Mac Forbes, Mount Mary Vineyard.
- La Péninsule de Mornington (Victoria) au sud-est de Melbourne avec 80 wineries producteurs de pinot noir dont Stonier Family Vineyard, Paringa Estate, Yabby Lake.
- Macedon Ranges (Victoria) au nord de Melbourne, c’est la plus petite et la plus récente région qui produit du pinot noir avec 37 wineries dont Bindi.
- Gippsland (Victoria) à l’est de Melbourne avec 38 wineries produisant du pinot noir dont Bass Phillip.
- Geelong (Victoria) au sud-ouest de Melbourne face à Port Phillip Bay en venant de Mornington, secteur qui possède 50 wineries produisant du pinot noir dont By Farr.
- Tasmanie avec 2 secteurs de production : Coal River Valley and Huon Valley. Producteurs : Home Hill, Tolpuddle Vineyard, Dawson James.
- Adelaide Hills (Australie méridionale). Sont présents 84 wineries qui produisent du pinot noir dont : Ashton Hills (Piccadilly Valley).
- Southern Fleurieu (Australie méridionale). 3 producteurs de pinot noir installés dans la péninsule Fleurieu dont Tapanappa.
3/Les Etats-Unis, l’autre grand pays du pinot noir
Les Etats-Unis possèdent le deuxième vignoble de pinot noir du monde avec 19 300 ha derrière la France. Trois états sont en pointe : la Californie (Sonoma Coast, Santa Rita Hills, Santa Barbara, Santa Lucia Highlands, Anderson Valley…), l’Etat de Washington (Puget Sound, Columbia Valley) et l’Oregon souvent qualifié de Bourgogne de l’Amérique (Willamette Valley). En perspective, ce vignoble Outre-Atlantique devrait vers 2020 dépasser les surfaces de pinot noir françaises.
La Californie premier vignoble mondial du pinot noir
Avec 17 325 ha (42 812 acres), la Californie est le premier vignoble mondial du pinot noir devant la Champagne et la Bourgogne. Un film marqua les esprits aux Etats-Unis : Sideways d’Alexandre Payne sorti en 2004. C’est l’histoire de deux hommes, la quarantaine qui partent à la découverte des vins de la vallée de Santa Ynez (comté de Santa Barbara), en Californie où il rencontre une star : le pinot noir. L’impact fut sans précédent. Les ventes de pinot noir (plus coloré que nos rouges bourguignons) bondirent de 22 % et les surfaces de 5 000 ha (en 2000) passèrent à quatre fois plus en 2016 (avec l’Oregon).
Le top 10 des comtés californiens les plus grands producteurs de pinot noir
- Sonoma : 5008 ha (12 375 acres)
- Monterey : 3687 ha (9112 acres)
- Santa Barbara : 1963 ha (4 852 acres)
- Napa : 1179 ha (2 914 acres)
- Mendocino : 1093 ha (2702 acres)
- Sacramento : 908 ha (2245 acres)
- San Joaquin : 886 ha (2190 acres)
- San Luis Obispo : 799 ha (1975 acres)
- Merced : 373 ha (922 acres)
- Yolo : 334 ha (826 acres).
Le Vosne-Romanée de la Californie
Santa Rita Hills ou Sta. Rita Hills petite appellation proche de Los Angeles de 688 ha plantés fait partie de l’AVA* Santa Ynez Valley (California’s Central Coast AVA), comté de Santa Barbara. Elle a acquis une réputation mondiale pour son pinot noir grâce au film Sideways d’Alexandre Payne. A 20 km de l’océan, ce terroir profite de l’air frais du Pacifique qui modère les fortes chaleurs de l’été avec des brouillards salutaires et des nuits fraîches favorables au pinot noir. Certains prétendent que si une appellation comme Vosne-Romanée pouvait se trouver en Californie, pas de doute, elle serait à Santa Rita Hills.
* American Viticultural Area (AVA)
L’Oregon, la Bourgogne de l’Amérique
On connaissait cet Etat qui prolonge par le nord la Californie pour l’excellence de ses pinots noirs plantés sur 7000 ha (17146 acres) ; un Etat qui regroupe plus de 600 winerie et 900 domaines. Ses pinots noirs sont régulièrement récompensés comme ceux du Domaine Serene* de la vallée de Willamette en décrochant face aux bourgognes l’un des premiers prix aux prestigieux Decanter World Wine Awards 2016.
*Le Domaine Serene, 17 ha sur Dundee Hills créé en 1989 par Ken Evenstad produit aujourd’hui du vin provenant de 6 vignobles sur 283 ha dont 97 ha en pinot noir, certifiés LIVE (Low Impact Viticulture and Enology) certification témoignant de la nature écologique de l’exploitation.
Un climat tempéré à l’instar de la Bourgogne
Les vignobles de pinot noir se concentrent dans la vallée de Willamette*à une heure de route de Portland. Elle compte plus de 300 établissements viticoles (Eyrie Vineyards, Soter Vineyards, Domaine Drouhin Oregon, Penner-Ash, Ponzi Vineyards, Beaux Frères, Adelsheim Vineyard, Division, Bow & Arrow, Bergström, Brick House…) dont les vignes s’étendent du sud de Portland jusqu’à Eugene (première et deuxième plus grandes villes de l’Etat) sur les versants est de la chaîne côtière de l’Oregon et les contreforts de la chaîne des Cascades (chaîne composée de montagnes et de volcans s’étendant sur 1100 km du Canada à la Californie). Cette vallée au climat tempéré très proche de la Bourgogne avec des hivers humides, frais et doux suivis d’un printemps souvent pluvieux et des étés chauds avec des nuits fraîches et surtout s’achevant par une belle arrière saison idéale pour le bonne maturation du pinot noir.
*Les deux autres secteurs à pinot noir de l’Oregon sont la vallée d’Umpqua et Columbia Gorge.
Willamette Valley, le paradis du pinot noir
Willamette Valley est la plus vaste AVA de l’Oregon qui compte six appellations sous régionales (sub-AVAs) : Chehalem Mountains, Dundee Hills, Eola-Amity Hills sur des sols volcaniques (basalte) et McMinnville, Ribbon Ridge, Yamhill-Carlton sur des sols à sédiments marins ce qui explique la grande diversité des pinots noirs produits sur ces terroirs. Dans cette histoire d’amour entre l’Oregon, le pinot noir et la Bourgogne, une date marque les esprits, 1961 quand Richard Sommer diplômé d’agronomie de l’Université Davis de Californie plante la toute première vigne post prohibition sur son domaine d’Hillcrest près de Callahan Ridge dans la vallée d’Umpqua. Mais c’est en 1965 que tout commença vraiment avec certains pionniers comme David Lett et sa femme Diana (mais aussi Charles Coury, Dick Erath and Dick Ponzi) qui décelèrent sur ces terres volcaniques rouges (basalte), une grande similitude avec la Bourgogne. L’Oregon, loin des sols argilo-calcaires de la Bourgogne mais dotée d’un climat très similaire est aussi façonné de collines exposées plein est. C’est également la région des petits domaines. Et qui dit Bourgogne dit pinot noir que David et Diana Lett commencèrent à planter dans la Willamette Valley sur les Dundee Hills (Domaine d’Eyrie Vineyards dont les vins des années 1970 de pinot noir sont devenus des références).
La Bourgogne s’installe dans l’Oregon
Et c’est justement là, dans la Willamette Valley que la famille Drouhin (Maison Joseph Drouhin, implantée à Beaune depuis 1880) va acheter en 1987 sur les conseils de David Adelsheim* (Véronique Douhin-Boss avait fait son stage de jeune œnologue chez lui), pour trois fois rien, 60 ha de terres à blé où noisetiers et chênes truffiers abondaient. Ils seront plantés de pinot noir et de chardonnay. Le Domaine Drouhin Oregon (DDO)* était né avec pour devise : « French Soul, Oregon Soil » ; sa cuverie signée de l’architecte américain Ernest R. Munch et sa toiture réalisée en tuiles par un couvreur de Beaune. Les densités portées à 7700 pieds à l’hectare au lieu des 3000 pieds pour la région) suivront ainsi que pour l’élevage, les pièces bourguignonnes de 228 litres. Aujourd’hui, la Maison a une production annuelle de 300 000 bouteilles. Elle devait compléter son premier investissement (DDO) de 1987 en achetant en 2013 à Salem, à 25 miles plus au sud (et à 50 miles de Portland), Roserock, domaine de 122 acres plantés (49 ha dont 45 en pinot noir et 4,5 ha en chardonnay) avec possibilité de planter 80 acres supplémentaires (80 ha).
* David Adelsheim qui dès 1972, plantait son premier vignoble de pinot noir à Chehalem Mountains dans le nord de la vallée de Willamette près de Newberg.
Oregon « the place to be »
L’attrait de l’Oregon s’explique aussi par le prix du foncier qui n’a rien à voir avec ce qui se pratique en Bourgogne. Les Drouhin seront suivi par Jean-Nicolas Méo (Bishop Creek), Louis-Michel Liger-Belair et une Maison comme Louis Jadot. Elle est arrivée dans l’Oregon en 2013 en achetant 13 ha, dont 8 plantés et y produit aujourd’hui environ 30 000 bouteilles de pinot noir de la Willamette Valley. Le célèbre critique vin, Robert Parker en 1986 devenait co-acquéreur d’un domaine de 35 ha dans le secteur de Willamette Valley, comté de Yamhill sur Ribbon Ridge dans la vallée de Chehalem près de Newberg. Il le baptisa Beaux Frères (il avait été découvert par son beau-frère, Michael Etzel). Autre investissement, le géant californien, Jackson Family Wines (Santa Rosa, Sonoma Valley en Californie) connu pour ses marques Kendall-Jackson s’est focalisé sur le pinot noir de l’Oregon de la Willamette Valley. Il en détient près de 2000 acres (800 ha) après avoir acheté tout récemment Penner-Ash Wine Cellars à Newberg et Willakenzie Estate à Yamhill, du bourguignon Bernard Lacroute.
Quand l’Oregon s’intéresse à la Bourgogne
Si la Bourgogne investit l’Oregon, l’Oregon a de son côté des vues sur la Bourgogne. Grace et Ken Evenstad, fondateurs du Domaine Serene, dans les Dundee Hills (vallée de Willamette), achetait en 2015 le château de la Crée à Santenay (Côte de Beaune), un établissement vinicole de 10 ha de vignes (dont 7 ha de pinot noir) sur Pommard, Volnay, Meursault, Puligny-Montrachet, Chassagne-Montrachet, Santenay et Maranges (culture biologique sur la moitié des parcelles).
Autre rachat spectaculaire ! Début 2017, Stanley Kroenke* propriétaire de Screaming Eagle dans Napa Valley (Californie) qui produit quelques vins parmi les plus chers du monde, achetait le domaine Bourguignon, Bonneau du Martray, propriété de la famille Le Bault de la Morinière à Pernand-Vergelesses : 11 ha d’un seul tenant (ce qui est très rare) sur 2 grands crus mythiques de la Côte de Beaune situés sur la Montagne de Corton : le Corton (issu de Pinot Noir) et le Corton Charlemagne (issu du Chardonnay).
*A 69 ans, cet homme d’affaire américain est également le principal actionnaire du club anglais d’Arsenal (football).
Quelques producteurs de pinot noir dans l’Oregon
(Des bouteilles que l’on trouve en moyenne à $ 25 sur place)
- Erath Vineyards (Dundee Hills Willamette Valley)
- Beaux Frères (Chehalem Valley, Yamhill County, Willamette Valley)
- Pierre Léon (Yamhill-Carlton, Willamette Valley)
- Bergström (Dundee Hills, Willamette Valley)
- Domaine Drouhin (Dundee Hills, Willamette Valley)
- Trisaetum, Wichmann (Dundee Hills, Willamette Valley)
- Bergström (Chehalem Mountains, Willamette Valley)
- Soter Vineyards (Yamhill- Carlton, Willamette Valley)
- Adelsheim Vineyards (Willamette Valley)
- Sokol Blosser (Dundee Hills, Willamette Valley)
- Cristom Vineyards (Willamette Valley)
- The Eyrie Vineyards (Dundee Hills, Willamette Valley)
- Elk Cove Vineyards (Willamette Valley)
Les chinois mettent le pinot noir en orbite
Le pinot noir a tout pour lui jusqu’aux medias qui le portent aux nues. L’image est d’autant plus vrai pour la Chine (le cinquième marché de vins rouges au monde) qui plaçait à l’automne 2016 dans sa station spatiale Tiangong-2 lab (Palais Céleste)*, lancé depuis le désert de Gobi, un plant de pinot noir. Pour l’Empire du milieu, c’est un cépage de grande qualité et plein d’avenir. Il ne représente encore que 1 % du vignoble chinois (cabernet sauvignon 49,6 %, carmenère 9,6 %, merlot 8,5 %, syrah 1,8 %, chardonnay 1,7 %). On le rencontre surtout dans les régions du Shihezi au Xinjiang (Turkestan oriental) et du Ningxia au nord-ouest de la Chine (Les Monts Helan). Ce secteur situé dans le nord du pays, au cœur de la région autonome Hui du Ningxia, n’est autre que l’une des plus grandes zones viticoles de Chine après celles de Shandong (Pékin, Tianjin, Mer de Bohai) qui concentre 60% de la production chinoise et de Hebei traversée par la Grande Muraille.
L’avenir prometteur du pinot noir en Chine
Cette expérimentation spatiale tentée par les chinois concerne également deux autres cépages, le merlot et le cabernet sauvignon. Elle a pour objectif de déclencher une mutation de la vigne en l’exposant aux radiations et aux conditions extrêmes de l’espace pour la rendre plus résistante à la sécheresse, au froid et aux virus des nouvelles régions viticoles chinoises. Boris Pétric, anthropologue du CNRS explique que la Chine plante des vignobles dans les régions pauvres qui ont du mal à décoller économiquement et dans les régions désertiques où la vigne fixe le sable (gorgés de limons) pour empêcher les tempêtes de sable sur les villes. Ainsi, dans sa quête de produire des vins d’envergure mondiale, les chinois ont commencé à exploiter les contreforts luxuriants du plateau tibétain ainsi que les pentes brûlée par le soleil du désert de Gobi.
Ningxia se veut tout à la fois, Bordeaux, Bourgogne et Champagne
Le Ningxia situé presque au centre de la Chine (au nord-ouest plus exactement) et mitoyen de la région autonome de Mongolie-Intérieure, voit une partie de son vignoble planté au pied des monts Helan (le plus haut sommet culmine à 3 556 m) qui protège à la fois la vigne et la ville d’Yinchuan (chef-lieu de la Région Autonome de Ningxia) des vents du désert de Gobi. A noter que le terroir d’Helan Mountain bénéficie de la première indication géographique (depuis 2013) grâce à son climat sec, son environnement préservé et son sol bien irrigué. D’ailleurs le vignoble de Ningxia* revendique le titre de meilleurs producteur de vins chinois au point, à l’instar de Bordeaux (on est à la même latitude que Bordeaux), de classer depuis 2016, en 5 crus ses meilleurs vins. Aujourd’hui, tous les plus grands s’y retrouvent non seulement chinois (Greatwall, Dynasty ou Changyu, premier producteur de vin chinois) mais aussi étrangers.
*La province de Ningxia possède un vignoble de 34 000 ha comptabilisant 72 wineries, dont celles des groupes LVMH (Domaine Chandon), Pernod Ricard (Helan Mountain) et Torres (Silver Heights).
Atouts et faiblesses du pinot noir
La grappe de pinot noir ressemble à une pomme de pin. Voilà pourquoi il s’appelle pinot. Ses feuilles, d’un vert terne et foncé sur la face extérieure, et d’un vert plus clair sur la face intérieure, sont épaisses, aussi longues que larges et se découpent en 3 ou 5 lobes plus ou moins apparents selon la fertilité du cep. Ses baies, d’un noir légèrement bleuté, sont petites et serrées. Elles produisent un jus incolore et sucré. En Bourgogne, tout l’art du vigneron consiste à dissoudre, au moment de la fermentation, la matière colorante (les anthocyanes) contenue dans la peau qui va procurer au vin cette teinte tuilée. Pleins de feu et de force, les grands vins de Bourgogne possèdent des nuances aromatiques d’une complexité extrême. Il est possible d’y déceler l’églantine, la cerise, le cassis, la poire et la réglisse. En Champagne, on ne foule surtout pas le raisin avant de le presser, pour laisser au jus toute sa clarté et sa limpidité.
- Ses atouts : il débourre tôt ; il aime les climats assez frais ; il s’épanouit sur des sols profonds, bien drainés, surtout des sols calcaires ; cépage à maturité précoce ; génétiquement instable, il a une durée de vie qui dépasse rarement les quarante ans.
- Ses faiblesses : c’est un cépage difficile à cultiver, sa peau extrêmement fine le rend sensible aux maladies (oïdium, et mildiou) et à la pourriture grise ; il craint les gelées printanières ; il faut attendre l’extrême limite juste avant la surmaturité pour le vendanger ; les rendements sont bas : entre 25-35 hl/l en Bourgogne.
Comment préserver le patrimoine génétique du pinot noir ?
La conservation de la biodiversité du matériel végétal face notamment aux changements climatiques est un enjeu majeur pour la Bourgogne. Elle joue aujourd’hui l’évolution de son vignoble. Quel bourgogne boirons-nous demain, seront-ils des vins plus opulents, avec moins d’acidité, plus ronds et moins tanniques ? Avec une serre de 1600 places, l’ATVB (Association Technique Viticole de Bourgogne) à Beaune garantit la pérennité de la variabilité génétique du pinot noir, richesse dont le Pinot noir tire son originalité unique au monde. Ce vivier essentiel pour les futurs travaux de sélection est un véritable conservatoire du pinot noir et du chardonnay. L’ATVB travaille en partenariat avec le Domaine de la Cras sur le plateau au dessus de Dijon : 160 ha, dont 8 ha viticoles racheté par le Grand Dijon qui en a confié la gestion à la Chambre d’agriculture de Côte-d’Or. Le Domaine intègre un volet scientifique. Il a créé sur 2,5 ha, un conservatoire du pinot noir et du chardonnay cépages qui ne pourront qu’évoluer en s’adaptant au changement climatique : nous voulons aussi replanter d’anciens cépages connus localement, comme le melon et le pinot franc.
Une association pour la Sauvegarde de la Diversité des Cépages de Bourgogne
L’Association pour la Sauvegarde de la Diversité des Cépages de Bourgogne, créé par Aubert de Villaine (ancien cogérant du Domaine de la Romanée Conti à Vosne-Romanée) réunit une cinquantaine de domaines bourguignons. Elle a pour objectif de collecter et préserver 100 à 200 lignées de pinot noir fins en conservant les clones de vieilles vignes qui ont tendance à disparaître. Ce travail est réalisé en partenariat avec l’ATVB qui aura accès à l’ensemble des clones sélectionnés tout comme les membres de l’association. Jean-Louis Trapet du Domaine Trapet à Gevrey-Chambertin (Domaine certifié biodynamie, Demeter et Biodyvin) est optimiste : cette action, dans son acception plus large, nous invite aussi, à oeuvrer, à notre niveau, contre l’homogénéisation catastrophique des ressources génétiques les plus précieuses. Grâce à cette idée partagée, nous luttons ainsi, pour le respect de la biodiversité, condition éthique essentielle au développement de l’humanité toute entière. Il est vrai que les climats viticoles des vignobles de Côte de Beaune et de Côte de Nuits sont depuis 2015 classés par l’UNESCO au patrimoine de l’humanité.