Parkérisation, parkérisé (vinification) : le célèbre dégustateur et critique américain Robert Parker (né en 1947) a donné en français naissance à deux néologismes : parkerisé (le caractère d’un vin) et parkerisation* (la méthode). Qualité ou défaut ! Robert Parker ne s’en cache pas, il apprécie des vins robustes, solidement boisés, vineux et au fruit bien concentré (à l’instar des Pomerol d’ailleurs) quitte par son influence à ce que son goût personnel devienne un standard au niveau mondial. Qui n’a pas rêvé un jour à ces arômes issus du bois : ces notes épicées, grillées, cette touche vanillée, cet ultime effort de complexité et de force qui subliment les grands crus ! Mais si le bois a pour vocation de se fondre et d’enrichir le vin à la manière d’un condiment, il risque d’écraser trop de vins par ses arômes et tannins qui vont jusqu’à supplanter ceux du raisin. C’est le risque de la parkérisation. Lorsque le mot parkérisé surgit pour la toute première fois en 1997, tout est déjà dit : des vins très aromatiques, excessivement concentrés et boisé; caractères dus à une extraction et à un élevage sous bois exagérés. Bravo donc à Olivier Bruzek du magazine Le Point d’avoir été celui qui inventa le nom d’une nouvelle épidémie qui allait contaminer la planète du vin. La parkérisation, c’est un style de vin très pervers produits à Bordeaux, à Saint-Emilion entre autre et dans le reste du monde qui permet l’accès au très juteux marché américain et par voie de fait, au marché mondial.
Pour décrocher le 90 et plus
La clé d’entrée est d’une simplicité biblique (pour les grands crus !). Il suffit de décrocher le fameux sésame, le 90 voire plus, dans la notation Parker. Une avenue s’ouvre alors devant sa cuvée qui se verra de surcroît encensé par la Wine Spectator, la très influente revue américaine. Ce 90 a fait chavirer bien des domaines viticoles, quitte à dénaturer en partie leurs vins. Le résultat est sans équivoque : une standardisation, une uniformisation du vin à travers le monde, certains parlent même de cocalisation aux dépends évidemment de la diversité et du respect du terroir.
Si Robert Parker est tant décrié aujourd’hui, on doit lui reconnaître une montée en puissance certaine de la qualité des vins tout en servant d’aiguillon à une avancée technologique prônée par son ami et complice Michel Rolland.
*A ne pas confondre avec la méthode appelée aussi parkérisation qui permet une protection chimique d’un métal afin d’éviter son oxydation, ou corrosion ( !!!)