Talbot (château Talbot) Quatrième Cru classé (1855) Saint-Julien (Médoc) Bordeaux, vin rouge : voici un nom Talbot court et percutant, facile à prononcer dans toutes les langues. Talbot est sans conteste parmi les crus classés en 1855, l’un des plus vastes vignobles du Médoc. Il totalise 106 ha (dont 6 dédiés à l’un des rares vins blancs du Médoc qui furent plantée par le grand père de l’actuelle propriétaire). Sur le plateau de Saint-Julien-Beychevelle, les vignes du domaine occupent la bordure de l’estuaire de la Gironde sur des croupes de graves alluvionnaires charriées du Massif Central par la Dordogne.
La parcelle du Moulin
Le vignoble s’étend, bordant le domaine frère de Gruaud-Larose, tout autour du château jusqu’aux frontières nord de l’appellation, à la limite de Pauillac. Il est planté sur un terroir de fines graves günziennes sur socle de calcaire à astéries, formant des croupes drainantes. On y trouve 67 % de cabernet sauvignon (dont le cœur est la parcelle du Moulin située en plein centre du plateau de Talbot), 27 % de merlot, 4,5 % de petit verdot, 1,5 % de cabernet franc et pour le blanc, 80 % de sauvignon et 20 % de sémillon. Ici, se pratique la culture raisonnée (labours, enherbement, taille courte, effeuillage, éclaircissage) ; 14 mois d’élevage dans 50 % à 60 % de barriques neuves provenant de huit tonneliers différents, le tout sous l’œil attentif de Nancy Bignon-Cordier, la propriétaire aidée de l’œnologue Jacques Boissenot et du consultant Stéphane Derenoncourt.
- La production de Château Talbot se monte en moyenne à 360 000 bouteilles par an ce qui représente selon les millésimes 50 à 60% de la production du domaine.
- Second vin : Connétable Talbot. C’est l’un des tout premiers seconds vins du Médoc. Connétable a vu le jour dans les années soixante.
- Autre vin : Caillou Blanc. Georges Cordier, le grand-père de l’actuelle propriétaire, aimait beaucoup les vins blancs. Il fût l’un des premiers à replanter des vignes blanches en Médoc.
Talbot sous le règne des Cordier
Ce très grand vignoble de plus de 100 ha d’un seul tenant doit son nom au connétable Talbot, général anglais et gouverneur de Guyenne qui périt en 1453 à la bataille de Castillon (sur l’autre rive). Après avoir été la propriété des marquis d’Aux pendant plusieurs décennies, le domaine est acquis, il y a presque un siècle, en 1917 par Désiré Cordier. Son fils Georges puis son petit-fils Jean succéderont à la destinée de cette propriété. Sous leur impulsion, Talbot s’impose comme l’un des crus les plus célèbres du bordelais. Aujourd’hui, il est entre les mains de Nancy Bignon-Cordier, seule depuis la disparition prématurée de sa sœur Lorraine Cordier* en avril 2011, les deux filles du grand négociant en vins Jean Cordier. Pour célébrer en 2017, les cent ans de cette fusion entre la famille Cordier et son superbe domaine, château Talbot a entrepris la construction d’un nouveau chai équipé des dernières technologies et d’une architecture unique avec des piliers en forme de cep de vigne. Il abritera près de 900 barriques. Ce projet fut décidé par les deux propriétaires d’alors, Nancy Bignon-Cordier et sa sœur Lorraine. Ce chai, d’après Jean-Pierre Marty, directeur général de Talbot, est la marque de cette génération. Un tournant dans l’histoire de Talbot puisque, une fois achevé, l’ancien chai sera détruit pour laisser place à une cour d’honneur.
*Lorraine Cordier avait acquis en 1999, château Sénéjac, 39 ha de vignes tout au sud du Médoc. Elle avait réussi à le hisser en quelques années parmi les meilleurs crus bourgeois. Depuis sa disparition, Sénéjac est géré par la famille Bignon-Cordier.